Le phénomène de compostage est un des moyens de retourner les nutriments prélevés à la terre, pour la production animale et végétale. Ce retour est indispensable, en effet, à chaque récolte, à chaque repas, nous ou nos animaux, ingérons de précieux macro et micronutriments qui, si il ne sont pas retournés au sol, vont conduire à un appauvrissement inexorable de ce dernier, à des rendements moindre, à une pénurie de certains nutriments, qui sera répercutée à notre corps, et qui influera grandement sur notre état de santé. Encore une fois la diversité est le but, mais aussi l’outil.

En permaculture, comme dans d’autres pratiques, nous utilisons plusieurs méthodes de compostage, à chaud, à froid, en surface, aucune étant vraiment idéale et certaines demandant une quantité importante d’énergie à mettre en œuvre pour établir ce retour des nutriments.

Durant certaines de mes observations et pour suivre le célèbre principes de permaculture : « chaque élément doit avoir au moins plusieurs fonction », j’ai pu remarquer que certains produits de mon compost n’était pas utilisés. Premièrement, lorsque je brassais mes tas de compost, il était inévitable que la terre se trouvant sous cette masse était exempte de végétaux, très souple, chaude, et, de par la présence en quantité de nutriments, ultra-fertile.

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Le tas de compost de base

Autres constats, quand nous visons une certaine auto-suffisance sur nos lieux, le compost prends vite un espace très important. Tailles de haie, reste de jardin, toilettes sèches, fumiers d’animaux, restes de cuisine, et bien d’autres, vont rapidement demander leur place !

Toujours à la recherche du meilleur rendement énergétique, le permaculteur que je suis, cherche constamment un minimum de dépenses énergétiques, pour un maximum de résultat. Je remarque que la construction d’un composteur qui fatigue toujours au bout de quelques années, qui demande à être retourné régulièrement, humidifié, recouvert, me demande pas mal d’énergie et que je pourrai peut être en tirer plus de bénéfices.

De plus, nous sommes toujours à la recherche d’espace ameublis, fertiles, pour y installer des haies, futures plates bandes de potager, etc…La technique que je vais présenter ici, à d’ailleurs tout son intérêt dans le cadre de nouvelles installations potagères, haies, etc…

J’ai alors commencé à expérimenter une version de « compostage mobile ». Je réalise mes andains ou mes tas, qui ne nécessite pas de structure particulière à construire, aux futurs endroits que je désire cultiver, ou planter des haies, des arbres, et d’une largueur légèrement plus importante que la plate-bande à venir… J’y amoncelle donc mes matériaux, jusqu’à ce que l’heure du retournement inéluctable (aération) arrive. A ce moment je fais glisser, la moitié de la partie la plus haute du tas, à l’aide d’un croc, sur le reste de la zone qui m’intéresse, et je continue mon compost à cet endroit. La deuxième moitié étant aérée à l’aide d’une fourche bêche, et constituant un support de culture énormément riche et fertile, qui sera utilisable quand je le souhaite. Je couvre bien sur l’ensemble.

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Premier déplacement au croc

En travaillant avec des tas moyens d’environ 80cm*80cm*80cm, je crée assez rapidement des espaces de culture ne demandant plus aucun travail de préparation. S’il s’agit de futures plantations d’arbres, inutile de vous dire que le travail de plantation est grandement facilité. Dans les deux cas, le milieu est non-seulement meuble, humifère, et riche en nutriments, mais il est aussi grouillant de vie, principal acteur de la vie du sol et notamment de vers rouge et de lombrics. Tout ceci n’empêche pas, bien sur, un prélèvement de compost, à n’importe quelle étape pour telle ou telle autre utilité.

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Continuité de l’apport en matériaux de compostage

Alors avant de commencer à construire des composteurs fixes et peu commodes, ou en plus de ceux-ci, pourquoi ne pas se laisser tenter par un compostage mobile ? J’imagine que certains d’entre vous ont fait les mêmes constats et ont peut être des solutions et des variantes dans le domaine, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.

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Résultat final souhaité, qui n’empêche pas quelques prélèvements pour d’autres activités.

 

Bon courage à tous !

Benjamin