Dans cet article nous traitons d’autonomie en ville qui est une des composante de la permaculture urbaine ou agriculture urbaine. Nous aurions pu choisir de traiter le sujet à l’échelle de la ville entière, qui peut aussi tendre vers l’autonomie, mais ces changements nécessitent des implications politiques ou de groupements de citoyens. Nous avons donc choisi de parler de ce qu’il est possible de faire à l’échelle du foyer, de l’individu, ou de la petite communauté d’individus, ce qui permet un passage à l’action rapide et efficace.

Illustration BD de l'autonomie en ville

Retrouvez le dessinateur Stéphane Bouzon sur http://www.tripettrash.com/

Autonome en ville pour quoi faire ?

  • Parce que vous y vivez ! Le quart de la population française habite dans les 141 plus grosses villes, et 43 % des Français vivent dans une ville de plus de 10 000 habitants, soit presque la moitié de la population. (INSEE 2007)
  • Parce que c’est là que vous consommez ! Évidemment l’approvisionnement en nourriture des villes occasionne des situations problématiques : impact environnemental des transports, fraicheur des produits à conserver (= énergie dépensée, trafic routier immense, coûts très élevés de la nourriture…). L’impact sur les citadins est très important : il faut tout simplement énormément d’argent pour manger correctement en ville. Et si vous souhaitez manger sainement (bio), il va falloir faire beaucoup de kilomètres pour trouver des producteurs biologiques ou acheter ces produits dans un supermarché spécialisé, où les prix des produits atteignent aujourd’hui des records.
  • Parce que c’est possible ! Produire une partie de la consommation de nourriture de la population en vielle, est possible. De nombreux exemples commencent à fleurir dans le monde et en France. Contrairement à ce que l’on peut croire la ville est un excellent endroit pour produire de la nourriture. Si vous le souhaitez,vous pouvez aussi produire une bonne partie de votre alimentation, seul, ou grâce à votre communauté proche : voisins, quartier, etc.

Les avantages de la ville en faveur de l’autonomie :

  • microclimats présents (protection des vents, du gel, masse thermique…)
  • peu de pollution via les pesticides (les abeilles se portent mieux, parait-il, en ville qu’à la campagne ! )
  • structures présentes
  • maximum de ressources disponibles (cartons, déchets de cuisines, bois…)
  • mutualisation des espaces, des outils = diminution des couts
  • possibilité de mutualiser la production d’énergie
  • entraide possible et personnes ressources à dispo

La clé de la réussite ?

Comme d’habitude une bonne planification ! En gros : faites un bon design !
Quel que soient votre nombre (seul, famille, groupe…) et votre localisation (hyper centre, excentré, périurbain) la planification sera essentielle. De bonnes fondations avant de monter les premiers murs !
Pensez donc à toutes les phases de la réalisation de votre design de permaculture, et reproduisez-les à l’échelle de votre zone d’action : Buts, Observations, Limites, Ressources, Analyse, Design, Installation, Maintenance, Évaluation (méthode BOLRADIME)… si vous ne connaissez pas la méthode de design en permaculture, n’hésitez pas à vous diriger vers la formation : Invitez la permaculture au jardin !

Les 11 commandements pour devenir autonome en ville ?

1. Partout tu cultiveras !

En reprenant le principe de permaculture de zonage, vous commencerez toujours par le pas de vos portes. Puis vous investirez tous les espaces possibles dont vous disposez : balcons, murs, mares, cours, clôtures, jardins, toits… Enfin, vous vous étendrez hors de vos limites, pour atteindre l’espace public.

Salade qui poussent dans gouttiere
Culture sur mur.

2. Si sur du béton tu marches,  hors sol, tu cultiveras !

Vous êtes sur du béton ? Il y en a partout autour de chez vous ? Qu’à cela ne tienne, construisez du sol en cassant le béton si vous le pouvez, ou optez pour les techniques de culture hors-sol, comme l’aquaponie, les wicking beds, les jardins en sacs, divers bacs ou contenants…

Culture sur sol et dalles beton.

Allan Pollocmorris

Wickings bed en bande et en carré

Début de culture dans un bac d’aquaponie

Aquaponie.net

3. L’énergie, tu économiseras, stockeras, et recycleras !

Solaire photovoltaïque, chauffe-eau solaire, cuisine solaire, serres bioclimatiques, mares… Branchez-vous sur le soleil !

Four solaire autoconstruit

http://guinee.ouest-atlantis.com

 

4. D’animaux et insectes, tu t’entoureras !

Poules, lapins, cochons d’Inde, cailles, vers, pigeons, abeilles, poissons… Nombreux sont les petits animaux qui peuvent avoir leur place dans certains milieux urbains.

Poulailler urbain

5. La communauté, tu chériras !

Rencontrer les voisins, s’organiser avec eux pour les productions de légumes, le petit élevage, les courses, les échanges de graines, d’idées, d’outillage, en gros, de tout ce qui fait que le lien entre êtres humains est tellement chouette ! Système d’échange locaux (SEL ou JEU), mouvements citoyens divers, groupement des villes en transitions, sont autant d’organisations que vous pourrez rejoindre…

Agriculture urbaine

Jardin partagé en permaculture.

Glovers organic community garden permaculture

 

6. Tes déchets, tu transformeras !

Tout déchet qui sort de votre habitation doit être soigneusement étudié, car il a la possibilité d’avoir une seconde vie. S’il est organique, il retournera à la terre par le biais du compost, s’il s’agit d’eau elle pourra être valorisée, et pourquoi ne pas opter pour des toilettes sèches, car oui en ville, c’est aussi possible !

Toilette à séparation

Toilette à séparation de la marque Separett.

 

7. L’espace public, tu te réapproprieras !

L’espace public n’est pas qu’un espace stérile, où l’on ne doit trouver que des parcs aux pelouses interdites et aux zones essentiellement destinées à l’esthétisme. Pourquoi ne pas subtilement installer quelques plantes médicinales ou comestibles parmi ceux-ci ? Pourquoi ne pas se réapproprier cet espace pour ce qu’il doit aussi être, un lieu de rencontre et d’échange pour la communauté ? Voir un lieu nourricier ?

Jardin partagé à Paris

Bombes à graines

Bombes à graines

8. Aux biens de consommation, plusieurs vies tu donneras !

Posez-vous la question avant de jeter d’un bien de consommation : comment pourrais-je utiliser cet objet pour en faire quelque chose à nouveau d’utile ? Avec un peu de créativité, vous allez trouver des solutions fascinantes !
Recyclage de pneus pour culture urbaine.

Sac recyclé en capsules de canettes.

9. Les pelouses, tu transformeras !

12 000 000 de pelouse en France sur les propriétés individuelles. Environ 45 % des espaces verts urbains sont consacrés à la pelouse dans les villes de plus de 20 000 habitants.
1 160 000 ha en France
650 000 ha dans les jardins des particuliers
510 000 ha d’espaces publics !!!!
Attention, les défenseurs des pelouses vous diront que tout n’est pas à jeter dans la pelouse : fixation de CO2, perméabilité du sol, filtration du bruit, production d’air frais et d’oxygène. Mais franchement, est-ce que les arbres, plantes comestibles, herbes médicinales, fleurs mellifères ne remplissent pas aussi ce rôle et bien d’autres en suppléments ? Et quid de la dépense énergétique pour entretenir tout cela ?

Jardin en permaculture

10.Ton habitat, tu amélioreras !

Un des buts : rénover en utilisant un minimum d’énergie grise et fossile. Commencez par utiliser les matériaux de cueillettes, puis naturels et local et enfin si vous n’avez plus le choix : en magasin.
La plus écologique des méthodes de construction et de rénovation en ville est d’utiliser les déchets urbains.
Quels sont-ils ?
Cartons, bouteilles de verre, bouteilles plastiques, canettes, carrelage cassé, palettes, bois de récup, papiers (annuaire, journaux), panneaux publicitaires, vieilles portes et fenêtres…
L’opportunité est énorme et les déchets sont de plus en plus importants en ville, il est important de réduire cette pression, tout en démontrant que ces matériaux sont ultras valorisables.

Maison en objets recyclés.

The blonde coyote

 

11. L’eau, tu économiseras, stockeras et tu réutiliseras !

Minimiser sa consommation :

160litres par jour et par adultes, 150 m3 par an pour une famille… Les toilettes sèches permettent une économie d’eau de 15 m3 par an et par personne, dans la communauté urbaine de Bordeaux cela représenterait la bagatelle de 10 000 000 m3 d’eau économisée par an !!!! Vous pouvez aussi opter pour les pommes de douche à effet Venturi qui ne gâche rien à l’effet « pression » ou les réducteurs de pression sur les robinets de la maison…
Récolter et stocker : mare dans d’anciennes piscines, bacs à oiseaux, sol, sont autant de contenant possible pour la récupération… Combien d’eau pouvez-vous récolter sur votre toit ?

Purifier, infiltrer, réutiliser :
Filtre à paille, pédoépuration, phytoépuration, zone humide artificielle, soleil, flow forms, bassin de mulch, sont autant d’outils exploitables pour ce genre d’objectifs, nous en parlerons longuement dans les futures publications de PermacultureDesign.

Une piscine recyclé en aquaculturePédoépuration des eaux grises.
N’hésitez pas à publier vos idées et techniques dans les commentaires et à partager vos expériences !!!

Avoir un poulailler en permaculture en ville, c’est possible !

Pour augmenter significativement votre autonomie et votre résilience, découvrez notre formation vidéo en ligne « Les poules et le poulailler en permaculture » dédiée à l’accueil serein et efficace de nos amies à plumes même en contexte urbain, sur de petits terrains ! Pour en savoir plus sur cette formation complète et son contenu, cliquez sur le bouton ci-dessous !

Invitez la permaculture dans votre jardin

Comment avoir de bons œufs frais, des poules les plus autonomes possible, qui vous aident au jardin tout en s’épanouissant ? Découvrez-le dans notre formation vidéo en ligne sur « Les poules et le poulailler en permaculture ». Cliquez sur le bouton ci-dessous pour en savoir plus !

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