Dans la série des billets d’humeur… halte au… Aujourd’hui le survivalisme.

Je commence franchement à être très surpris des rapprochements et raccourcis rencontrés entre la permaculture (notamment de certains permaculteurs connus et enseignants) et le mouvement survivaliste, et désirerai donner mon avis par le biais de ce blog.

source www.thebookofpaul.com

source www.thebookofpaul.com

La permaculture, pour moi, n’est pas du survivalisme, elle en est philosophiquement éloignée. Le seul tronc commun pourrait en être une certaine recherche de l’autonomie alimentaire, énergétique, etc. Même si ces points ne sont pas obligatoires en permaculture.

Là où est la différence, c’est dans le but recherché par les deux entités. L’une prône la « survie » comme son nom l’indique, par un repli sur l’individu, la famille ou le voisinage proche etc. La permaculture est dans l’ouverture à l’extérieur, à la résilience locale, et met en avant le bien commun. Autre différence, la vision, la manière de s’approprier les événements. Le survivalisme est très axé catastrophisme, pensant à la fin, à la survie personnelle, axé sur la « défense ». La permaculture se positionne de manière plus positive dans sa vision de l’avenir du monde (même si c’est dur parfois, je vous l’accorde), et voit les évènements difficiles qui se profilent comme des opportunités au changement, et finalement, est axé sur la « créativité » pour trouver des solutions collectives et justes.

Je me suis moi même intéressé au survivalisme, qui a, bien sur, des cotés intéressants, et parfois complémentaires à la permaculture. Lors d’une interview de Piero San Giorgio, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, j’ai pu appréhender les motivations de l’écrivain, qui sont bien sur intéressantes sur de nombreux points, mais pour moi, subtilement différentes des éthiques de permaculture.

Ce que je ressens de la vision du survivalisme, c’est un certain négativisme face aux événements très difficiles que nous vivons et allons vivre et j’ai besoin, à titre personnel de voir l’avenir comme positif. De plus, une telle disposition arrange forcément bien nos gouvernants, ne misant que sur les situations de terreurs, de catastrophes, etc. pour imposer leur politiques déshumanisées…

Qu’arrivera-t-il quand chacun se retrouvera dans sa base, armé et prêt à tirer ? Sur quel base reconstruire une société, sur quel ciment, quel toile de fond ? Le chacun pour soi ? Quand on se sera tous défendu contre untel ou untel, comment retisserons nous des liens durables ?

Face aux crises, cuba a choisi et vit grâce à la solidarité de la communauté

Face aux crises, Cuba a choisi et vit grâce à la solidarité de la communauté, une vidéo très intéressante…

A contrario du survivalisme, je pense qu’aujourd’hui, il est plus temps que jamais que tous les citoyens se retrouvent, échangent, partagent, redécouvrent ce qu’est la vraie démocratie et, bien sur, se réapproprient la « politique » (au sens de Politeia,  qui renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d’une communauté, d’une société, d’un groupe social), se réapproprient aussi leur propre condition de citoyen, disparue depuis bien longtemps dans les limbes de la fausse démocratie que nous vivons. Et que chacun aussi aie foi en l’humain et en l’Amour, puisque c’est aussi de cela que l’on parle, n’est ce pas ?

Je vous propose une vidéo d’Etienne Chouard que je vous encourage à visionner et qui propose une autre façon de concevoir les institutions et nos modes de gouvernances. Des idées qui méritent d’être entendues, assez intéressantes. Encore une fois, ce billet n’est le reflet que de mon propre opinion, et n’engage que moi et ma compréhension de la permaculture. Chacun se fera son propre avis.