Cette semaine, PermacultureDesign donne la parole à un partenaire et ami, Greg du blog Aquaponie.net. Greg expérimente et partage ses recherches avec nous sur son blog. Il propose aussi un guide très bien fait, pour comprendre et démarrer en aquaponie que vous pourrez télécharger gratuitement ici.
Au cours d’un design en permaculture, il peut être pertinent d’intégrer un système d’aquaponie, et ceci à plus d’un titre.
Si vous n’en avez pas entendu parler, l’aquaponie est l’étonnante et fructueuse symbiose entre la culture de plantes et l’élevage de poissons comestibles. Plus de détails ici.
Intégrer l’aquaponie au design de permaculture
Valoriser une ressource en eau
Un système d’aquaponie permettra de valoriser une ressource en eau non utilisée.
Un bassin existant, ou une zone de rétention en eau de surface non polluée creusée en mare peut devenir un système productif permettant d’augmenter la biodiversité au jardin. Toute une série d’auxiliaires du jardin peuvent trouver leur place dans une mare. Avec des moyens raisonnables, cette mare peut en plus devenir productive en nourissant les poissons et en épurant l’eau par la production de fruits et légumes pour votre consommation.
Une autre source d’eau non valorisée peut être issue de la collecte d’eau de pluie ou d’eau de captage. Les besoins réels en eau sont modestes en quantité. On estime à 10% le besoin en eau par rapport à du maraichage classique.
Densifier l’espace ou valoriser des zones impropres à la culture
L’aquaponie est un système extrêmement efficace autant pour ce qui est de la consommation d’eau que pour la densité de production en légumes. Avec une ressource en place limitée, on pourra produire en aquaponie des quantités importantes de légumes sur une surface très réduite si elle est bien ensoleillée. En introduisant ce système en zone 1, au plus proche de nos activités quotidiennes, il est possible d’épargner de la surface de culture et de la laisser à la nature en s’autorisant une zone 4 ou 5 qui n’aurait peut être pas trouvé sa place autrement. Cela peut aussi permettre de bien valoriser l’espace si l’accès a l’ensoleillement est limité.
En s’extrayant du sol, l’aquaponie permer également de valoriser des zones ne comportant pas de terre fertile ou des terres polluées. Rapide à mettre en place, elle peut permettre d’avoir des récoltes dès la première saison, tout en travaillant à la régénération de la terre qui peut prendre quelques années.
Produire ses protéines animales locales
En fournissant une récolte de poisson frais, un système d’aquaponie permet de satisfaire nos besoins en protéines animales fraiches et locales. Vous êtes par ailleurs complètement informé et maitre des conditions d’élevage.
A part les oeufs, les autres sources de protéines animales que l’on peut produire à la maison sont peu nombreuses: difficile sur des lieux urbains ou péri-urbain de produire autre chose que de la volaille. La solution la plus simple serait l’élevage de poules. C’est comparativement plus gourmand en espace. Et cela nécessite d’assurer la reproduction avec un coq (problèmes de voisinnage) et d’effectuer l’abattage nous-même, ce que peu d’entre nous acceptent de faire.
Par ailleurs, l’élevage du poisson pose peu de problèmes sanitaires. Ce sont des animaux à sang froid, ayant peu de parasites communs avec nous animaux à sang chaud.
Permettre à des gens occupés de cultiver à la maison
L’entretien d’un système d’aquaponie nécessite peu de temps. Il permet a des gens vivant en milieu urbain ou péri-urbain d’accéder à la production de nourriture, ce n’est pas réservé à ceux qui habitent « à la campagne ».
La culture des légumes est largement simplifiée : pas de terre à préparer, de déserbage ou d’arrosage. L’essentiel du boulot est le semis, et la récolte régulière.
L’élevage des poissons, lui, nécessite une petite visite quotidienne, se résumant à écouter si le bruit de l’eau est présent, et nourrir les poissons, ce qui prend 30 secondes. En tout cinq minutes de routine quotidienne relaxante.
Bien sûr, comme tout jardin, quelques opérations de nettoyage annuelles sont nécessaires.
Comment l’intégrer au design de permaculture
Les intrants pouvant bénéficier à l’aquaponie
Si l’on a un lombricompost pour valoriser ses déchets organiques, l’excédent de vers constituera une gourmandise de choix pour les truites ou les carpes.
L’ombre portée par un masque tel un mur ou un arbre à feuillage persistant, peut bénéficier aux poissons. Un endroit à l’ombre réduit le stress pour le poisson de se sentir visible comme une proie potentielle.
Les produits du système pour le reste de l’écosystème
Un cycle d’élevage de poissons dure au minimum 9 mois. Pour contineur à filtrer l’eau par la culture de plantes à l’année, on construira souvent une serre autour du système d’aquaponie. Cette serre pourra intégrer de multiples aspects au design en plus de l’aquaponie :
- Préparations de plants au printemps pour le jardin en terre.
- Intégration des abris à poules dans la serre pour leur bienfait mutuel typique en permaculture, comme dans l’illustration ci-dessous. La serre réchauffe les poules le jour, et elles la réchauffent les nuits froides!
- L’excédent d’air chaud produit en été par la serre peut alimenter un séchoir pour conserver les fruits du jardin.
L’eau chargée en nutriments récoltée lors du nettoyage du système pourra servir à fertiliser des wicking beds ou des buttes de culture.
Les déchets des plantes pourront nourrir des poules ou des lombrics, fermant ainsi le cyle…
On voit que les possibilités sont nombreuses et ne sont limitées que par notre créativité dans l’intégration d’interactions nombreuses et bénéfiques entre les éléments du design.
Pour des informations plus détaillées sur l’aquaponie, je vous invite à aller visiter Aquaponie.net. J’essaie, article après article, de partager les clés pour la réussite d’un sytème aquaponique adapté aux besoins particuliers du lieu et des personnes.
Un grand Merci à Benjamin, avec qui nous travaillons en partenariat, pour diffuser les inspirations de la permaculture !
N’hésitez pas à commenter ci-dessous, partager vos réflexions, votre expérience ou vos questionnements!
Et si cet article vous plait, aidez-nous en le partageant sur vos réseaux sociaux préférés et autour de vous!
Design par Fabien Gordon, Photo par NapaneeGal, Dessin par New Chick 203
Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
Bonjour,
Je découvre l’aquaponie, et j’ai plusieurs interrogations.
D’une part, sur le bien-être animal (et votre article est sûrement le premier à y faire allusion). Il me semble que les densités sont plutôt élevées. Est-ce que cela impacte le bien-être des poissons ? Peut-on envisager des agréments dans le bassin pour que les poissons puissent se cacher ou fouiller, ou est-ce que cela rendrait l’entretien trop compliqué ?
D’autre part, je m’interroge sur l’énergie nécessaire au système. Peut-on, par exemple, envisager de ne pas avoir recours à l’électricité ? Ou à minima, d’être autonome en électricité ? Je pense à des systèmes mécaniques tels qu’une éolienne ou des contrepoids…
Bonjour. Peut t on assurer le besoin d alimentation des poissons à 100% avec d autres produits d un jardin en permaculture ?
Pas à 100% encore hélas Jérôme, les essais sont en cours…
bonjour, permeric tiens un site en permaculture et s’ adonne aussi à l’aquaponie;
http://www.lapermaculture.info/category/permaculture-aquaculture/aquaponie-permaculture-aquaculture
peut être pouvez vous communiquer ensemble!?
bien à vous
et merci
Matthieu