Pour plusieurs, la première image que nous avons du cocotier est sa silhouette qui se découpe sur un fond d’océan, avec en arrière plan, le soleil couchant.
C’est l’icône que tout un chacun se fait des îles paradisiaques où les plages de sable blanc sont bordées de ce végétal aux palmes battantes au rythme de la brise envahie de parfum de fleurs.
Revenons à la réalité !😉
Malgré l’existence réelle de cette image, le cocotier offre en plus l’abondance. Cependant, si les populations de certaines régions tropicales exploitent encore cette plante, d’autres n’en tirent que très peu de ce qu’elle a à offrir.
Nom latin : Cocos nucifera
Nom commun : Cocotier ou « l’arbre de vie »
Créole réunionnais : Pied coco
Famille : Arécacées (palmiers)
Le cocotier, une plante multifonctions
En permaculture, un élément rempli plusieurs fonctions.
Ceci est un principe permaculture majeur.
Les principes basiques
Un élément remplit plusieurs fonctions.
www.permaculturedesign.fr
Le cocotier s’y prête merveilleusement bien, voyons un peu ce que nous pouvons en tirer :
Utilisations principales du cocotier
Les palmes (feuilles)
Elles peuvent être utilisées à plusieurs fins.
Autrefois, la palme tressée était utilisée comme recouvrement des toitures des habitats traditionnels en milieu tropical.
Si l’on pense à la Polynésie, encore de nos jours, ce matériau tressé est utilisé pour recouvrir certaines structures, principalement les kiosques, les abris sur les plages ou encore les terrasses de restaurants sur les sites accueillant les touristes.
À l’île de la Réunion, très peu de gens l’utilisent à cette fin.
Ce feuillage est plutôt utilisé comme décoration lors de cérémonies, principalement à l’occasion de mariages ou de fêtes religieuses.
En effet, la fameuse salle verte est un espace entouré de palmes tressées disposées de manière à créer une sorte d’écran visuel.
Dans un aménagement en permaculture, la palme de cocotier tressée peut être utilisée de manière à fermer un espace dans lequel se trouveraient des animaux de basse cour par exemple.
Sa texture rigide, surtout quand elle est séchée, permet même d’y faire grimper des haricots ou toutes autres plantes grimpantes utiles à la nutrition humaine ou animale.
Autre utilité de cette partie de la plante, c’est sa capacité à protéger un sol du soleil et aussi du vent.
La surface d’une palme est impressionnante, elle peut mesurer jusqu’à 7 mètres de longueur !
Elle peut facilement être utilisée par dessus des paillis (mulch) pour les maintenir en place dans des endroits exposés aux alizés.
La foliole, quant à elle, est utilisée pour le tressage de plus petits objets. Souple et à la fois résistante, elle est idéale pour la fabrication de plats, de contenants (non étanches) pour présenter fruits et légumes.
Elle est aussi utilisée pour la confection du célèbre chapeau hawaïen.
Le tronc, ou plus exactement le stip, est très peu utilisé pour son bois. Pourtant, certains s’en servent pour la construction.
Ce bois très dense est d’une dureté supérieure au teck et même à l’ipé. De plus, sa veinure est magnifique.
On en retrouve même en vente en France métropolitaine pour la construction, alors que le cocotier pousse très peu.
(bois importé http://www.ecobati-france.fr/plancher_cocotier.htm)
Alors, dans un milieu tropical comme l’île de la Réunion, ne serait-il pas bien d’utiliser cette ressource disponible à des fins de construction?
Autres utilisations possibles du cocotier pour la permaculture en milieu tropical
Le chou
Le chou de coco est le bourgeon terminal du cocotier; il se trouve donc tout en haut de l’arbre.
Il est constitué de jeunes feuilles tendres qui devront être retirées successivement par couches afin d’atteindre le cœur (le chou) qui est relativement petit. Une fois recueilli, ce dernier sera émincé pour être mangé en salade avec un soupçon d’huile d’olive et de jus de citron. Apparemment délicieux!
La sève
Elle provient de la fleur du cocotier. Une fois recueillie et chauffée doucement, elle produira un nectar qui en épaississant, se transformera et aura l’apparence du sucre brun.
Ce dernier est intéressant car il possède un faible indice glycémique inférieur à celui du sucre raffiné, du miel, du sucre de canne, du sucre d’érable, et même de l’agave.
Les fleurs sont produites après 15 ans puis pendant près de 70 années consécutives.
On peut extraire de la sève à chaque floraison sur une durée d’environ deux à trois mois.
La fibre (bourre)
Fibre végétale qui entoure et protège la noix.
En horticulture, elle est utilisée comme substrat dans les cultures hors sols. Étant donné sa structure granulaire et poreuse, elle a une capacité de rétention d’eau qui est favorable à l’enracinement des plantes ainsi qu’à une meilleure germination. De ce fait, les pratiques d’arrosage devront être surveillées et réajustées au besoin.
D’autre part, comme elle possède des taux élevés de potassium, il faudra donc surveiller les taux de sodium ainsi que les déséquilibres nutritionnels potentiels.
Cette fibre est très résistante à la dégradation. Nous pouvons l’utiliser comme mulch autour des plantations et sur les buttes de culture.
On s’en sert également pour la confection de cordes, de brosses, de paillassons, de rembourrage pour sièges et matelas, pour l’insonorisation, et même comme combustible.
La noix
La noix de coco est le fruit du cocotier. En botanique, elle est considérée comme une drupe fibreuse renfermant une graine.
C’est l’intérieur de celle-ci que l’on consomme et qui est vendue en magasin.
Propriétés :
– bactéricide
– hypoglycémiante
– ant-oxydante
– anti-parasitaire
– immunostimulante
Elle contient plusieurs vitamines, minéraux et oligo-éléments. Elle est riche en calcium, magnésium, zinc, fluor, phosphore, sélénium, potassium, manganèse entre autres éléments.
La coque
La coque de ce fruit est utilisé pour la réalisation de différents articles fabriqués par des artisans.
Que ce soit des boutons de chemise ou des boucles pour attacher les paréos, la coque du coco est très dure donc résistante.
Nous pouvons même faire des objets originaux tels que des contenants pour y mettre du sel ou d’autres épices.
La noix de coco fraiche
C’est la noix immature. De texture molle et gélatineuse, certains la mangent à la cuillère alors que d’autres l’utilisent des les «smoothies», différents desserts, ou encore pour faire des fromages végétaux.
La noix de coco mature
Elle est utilisée en morceaux, en copeaux, râpés, en poudre ou en farine.
Le coprah
C’est le nom qui est donné à l’amande de la noix une fois séchée au soleil. Le coprah est utilisé pour faire de l’huile appelée aussi le monoï.
L’huile de coco
L’huile est recueillie à partir du coprah et est utilisée à plusieurs fins autant en cuisine qu’en cosmétologie.
Pour la peau, elle a des propriétés hydratantes, anti-inflammatoires, lissantes et réparatrices.
Elle ne favoriserait pas l’apparition de comédons.
Cependant, elle est à utiliser avec parcimonie sur les peaux grasses et acnéiques.
Elle peut servir également de baume à lèvres et de soin réparateur sur les cheveux secs.
En cuisine, elle est utilisée également comme la plupart des autres huiles. Elle contient des gras saturés, mais malgré cela, différentes études prouveraient que ceux venant de la noix de coco n’auraient pas d’impacts négatifs sur la santé comme les acides gras provenant du beurre.
Il est à noter que l’huile de coco fige à 25 degrés Celsius.
Le lait
Le lait de coco n’existe pas à l’état naturel. Il est à tort confondu avec l’eau présente à l’intérieur de la noix. Il est préparé à partir de la pulpe de la noix séchée, râpée et hydratée.
Ensuite, cette dernière est fermement pressée dans un tissu servant de filtre pour en extraire le lait.
Ce lait est souvent utilisé dans les recettes thaïlandaises, indiennes, malaisiennes, polynésiennes, africaines, antillaises entre autres.
Il apporte une texture crémeuse et un goût relativement doux et suave et peut être autant utilisé dans des préparations sucrées que salées.
Il est riche en fer, phosphore et potassium tout en étant source de manganèse, cuivre, sélénium et zinc ce qui augmente l’intérêt de sa consommation.
L’eau
L’eau de coco possède de grandes vertus.
Elle est plus hydratante que l’eau ordinaire.
Elle contient la même quantité d’électrolytes que le sang; on dit donc qu’elle est isotonique ce qui est très avantageux pour les sportifs et les gens qui transpirent beaucoup.
Elle est riche en vitamines et minéraux, elle contient plus de potassium que les bananes.
Elle apporte aussi du calcium, magnésium, zinc, phosphore, acide folique, vitamine C ainsi que plusieurs vitamines du complexe B.
Vu les antioxydants qu’elle comporte, elle aide le corps à se détoxifier et à maintenir un PH équilibré.
Fait intéressant, au moment de la seconde guerre mondiale, l’eau de coco était utilisée comme sérum physiologique en perfusion intraveineuse de dernier recours.
De nos jours, dans certaines régions équatoriales distantes, on en fait toujours usage de cette façon lorsque rien d’autre n’est disponible.
Nous espérons grâce à cet article que vous percevrez le cocotier d’une nouvelle façon, et que vous n’hésiterez pas à penser à l’intégrer dans vos designs de permaculture !
Si cet article vous a plu, merci de le faire connaitre dans vos réseaux sociaux préférés !
Article concocté par Laurent Guillotin.
Références :
http://www.cirad.fr
http://fr.wikipedia.org
http://www.epochtimes.fr
http://spore.cta.int/fr/component/content/article?id=3643:alias-3-2142
Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
Je vis au Vietnam, je vient juste de tombe sur un projet en bois de cocotier, qui a des caracteristique tres interressantes!…etonnee qu’il ne soit pas tant utilise !
bonsoir
avez vous fais réussi a mettre le projet en place
Je suis interressé par ce bois ayant acces à la plante en Afrique
Togo benin .
Je serrai content de pouvoir recevoir des informations ou de participer à un tel projet.
cielcom1@yahoo.com
thanks
Merci,
On en fait aussi une grande utilisation semblable des cocotiers en Haïti.
Merci Benjamin, je n’avais pas pris conscience des diverses possibilités du cocotier. J’en rajouterais une, je me souviens que ma mère confectionnait des tartes ou gâteaux avec les « résidus » de la centrifugeuse, après avoir fait du lait de coco.
Super merci!!!
Merci pour cette article très inspirant. Nous en avons beaucoup à Tahiti et nous l’utilisons sous toutes les formes décrites. En plus les abeilles raffolent des fleurs de cocotier.
Cependant pour la construction le problème est que c’est un bois fibreux très dur et dans certain cas il draine du sable entre ces fibres. On m’a dit qu’il émoussait rapidement les lament des tronçonneuses et des matériels de coupe.
Cependant c’est une plante très résistante puisque lorsqu’il y a des cyclones il y a très peu de cocotier casser et pourtant certain on le tronc assez fin et une tête énorme. Il n’est attaqué par aucun insecte ni maladie, à ce je sache. Par contre une fois qu’il a atteint ça taille adulte il mesure entre 15 m et 25 m. Des personnes ce sont spécialisés dans la monté sur les cocotiers pour justement récupérer les noix de coco qui servent au coprah.
C’est vrai qu’en terme de résistance au vent, le Cocotier est très bien placé et qu’il est quasi indispensable dans les atolls comme barrière aux embruns et aux vents forts…Merci de cette précision Philippe !
Excellent article, merci beaucoup