Dans cet article nous traitons d’autonomie en ville qui est une des composante de la permaculture urbaine ou agriculture urbaine. Nous aurions pu choisir de traiter le sujet à l’échelle de la ville entière, qui peut aussi tendre vers l’autonomie, mais ces changements nécessitent des implications politiques ou de groupements de citoyens. Nous avons donc choisi de parler de ce qu’il est possible de faire à l’échelle du foyer, de l’individu, ou de la petite communauté d’individus, ce qui permet un passage à l’action rapide et efficace.
Autonome en ville pour quoi faire ?
- Parce que vous y vivez ! Le quart de la population française habite dans les 141 plus grosses villes, et 43 % des Français vivent dans une ville de plus de 10 000 habitants, soit presque la moitié de la population. (INSEE 2007)
- Parce que c’est là que vous consommez ! Évidemment l’approvisionnement en nourriture des villes occasionne des situations problématiques : impact environnemental des transports, fraicheur des produits à conserver (= énergie dépensée, trafic routier immense, coûts très élevés de la nourriture…). L’impact sur les citadins est très important : il faut tout simplement énormément d’argent pour manger correctement en ville. Et si vous souhaitez manger sainement (bio), il va falloir faire beaucoup de kilomètres pour trouver des producteurs biologiques ou acheter ces produits dans un supermarché spécialisé, où les prix des produits atteignent aujourd’hui des records.
- Parce que c’est possible ! Produire une partie de la consommation de nourriture de la population en vielle, est possible. De nombreux exemples commencent à fleurir dans le monde et en France. Contrairement à ce que l’on peut croire la ville est un excellent endroit pour produire de la nourriture. Si vous le souhaitez,vous pouvez aussi produire une bonne partie de votre alimentation, seul, ou grâce à votre communauté proche : voisins, quartier, etc.
Les avantages de la ville en faveur de l’autonomie :
- microclimats présents (protection des vents, du gel, masse thermique…)
- peu de pollution via les pesticides (les abeilles se portent mieux, parait-il, en ville qu’à la campagne ! )
- structures présentes
- maximum de ressources disponibles (cartons, déchets de cuisines, bois…)
- mutualisation des espaces, des outils = diminution des couts
- possibilité de mutualiser la production d’énergie
- entraide possible et personnes ressources à dispo
La clé de la réussite ?
Comme d’habitude une bonne planification ! En gros : faites un bon design !
Quel que soient votre nombre (seul, famille, groupe…) et votre localisation (hyper centre, excentré, périurbain) la planification sera essentielle. De bonnes fondations avant de monter les premiers murs !
Pensez donc à toutes les phases de la réalisation de votre design de permaculture, et reproduisez-les à l’échelle de votre zone d’action : Buts, Observations, Limites, Ressources, Analyse, Design, Installation, Maintenance, Évaluation (méthode BOLRADIME)… si vous ne connaissez pas la méthode de design en permaculture, n’hésitez pas à vous diriger vers la formation : Invitez la permaculture au jardin !
Les 11 commandements pour devenir autonome en ville ?
1. Partout tu cultiveras !
En reprenant le principe de permaculture de zonage, vous commencerez toujours par le pas de vos portes. Puis vous investirez tous les espaces possibles dont vous disposez : balcons, murs, mares, cours, clôtures, jardins, toits… Enfin, vous vous étendrez hors de vos limites, pour atteindre l’espace public.
2. Si sur du béton tu marches, hors sol, tu cultiveras !
Vous êtes sur du béton ? Il y en a partout autour de chez vous ? Qu’à cela ne tienne, construisez du sol en cassant le béton si vous le pouvez, ou optez pour les techniques de culture hors-sol, comme l’aquaponie, les wicking beds, les jardins en sacs, divers bacs ou contenants…
3. L’énergie, tu économiseras, stockeras, et recycleras !
Solaire photovoltaïque, chauffe-eau solaire, cuisine solaire, serres bioclimatiques, mares… Branchez-vous sur le soleil !
4. D’animaux et insectes, tu t’entoureras !
Poules, lapins, cochons d’Inde, cailles, vers, pigeons, abeilles, poissons… Nombreux sont les petits animaux qui peuvent avoir leur place dans certains milieux urbains.
5. La communauté, tu chériras !
Rencontrer les voisins, s’organiser avec eux pour les productions de légumes, le petit élevage, les courses, les échanges de graines, d’idées, d’outillage, en gros, de tout ce qui fait que le lien entre êtres humains est tellement chouette ! Système d’échange locaux (SEL ou JEU), mouvements citoyens divers, groupement des villes en transitions, sont autant d’organisations que vous pourrez rejoindre…
6. Tes déchets, tu transformeras !
Tout déchet qui sort de votre habitation doit être soigneusement étudié, car il a la possibilité d’avoir une seconde vie. S’il est organique, il retournera à la terre par le biais du compost, s’il s’agit d’eau elle pourra être valorisée, et pourquoi ne pas opter pour des toilettes sèches, car oui en ville, c’est aussi possible !
7. L’espace public, tu te réapproprieras !
L’espace public n’est pas qu’un espace stérile, où l’on ne doit trouver que des parcs aux pelouses interdites et aux zones essentiellement destinées à l’esthétisme. Pourquoi ne pas subtilement installer quelques plantes médicinales ou comestibles parmi ceux-ci ? Pourquoi ne pas se réapproprier cet espace pour ce qu’il doit aussi être, un lieu de rencontre et d’échange pour la communauté ? Voir un lieu nourricier ?
8. Aux biens de consommation, plusieurs vies tu donneras !
Posez-vous la question avant de jeter d’un bien de consommation : comment pourrais-je utiliser cet objet pour en faire quelque chose à nouveau d’utile ? Avec un peu de créativité, vous allez trouver des solutions fascinantes !
9. Les pelouses, tu transformeras !
12 000 000 de pelouse en France sur les propriétés individuelles. Environ 45 % des espaces verts urbains sont consacrés à la pelouse dans les villes de plus de 20 000 habitants.
1 160 000 ha en France
650 000 ha dans les jardins des particuliers
510 000 ha d’espaces publics !!!!
Attention, les défenseurs des pelouses vous diront que tout n’est pas à jeter dans la pelouse : fixation de CO2, perméabilité du sol, filtration du bruit, production d’air frais et d’oxygène. Mais franchement, est-ce que les arbres, plantes comestibles, herbes médicinales, fleurs mellifères ne remplissent pas aussi ce rôle et bien d’autres en suppléments ? Et quid de la dépense énergétique pour entretenir tout cela ?
10.Ton habitat, tu amélioreras !
Un des buts : rénover en utilisant un minimum d’énergie grise et fossile. Commencez par utiliser les matériaux de cueillettes, puis naturels et local et enfin si vous n’avez plus le choix : en magasin.
La plus écologique des méthodes de construction et de rénovation en ville est d’utiliser les déchets urbains.
Quels sont-ils ?
Cartons, bouteilles de verre, bouteilles plastiques, canettes, carrelage cassé, palettes, bois de récup, papiers (annuaire, journaux), panneaux publicitaires, vieilles portes et fenêtres…
L’opportunité est énorme et les déchets sont de plus en plus importants en ville, il est important de réduire cette pression, tout en démontrant que ces matériaux sont ultras valorisables.
11. L’eau, tu économiseras, stockeras et tu réutiliseras !
Minimiser sa consommation :
160litres par jour et par adultes, 150 m3 par an pour une famille… Les toilettes sèches permettent une économie d’eau de 15 m3 par an et par personne, dans la communauté urbaine de Bordeaux cela représenterait la bagatelle de 10 000 000 m3 d’eau économisée par an !!!! Vous pouvez aussi opter pour les pommes de douche à effet Venturi qui ne gâche rien à l’effet « pression » ou les réducteurs de pression sur les robinets de la maison…
Récolter et stocker : mare dans d’anciennes piscines, bacs à oiseaux, sol, sont autant de contenant possible pour la récupération… Combien d’eau pouvez-vous récolter sur votre toit ?
Purifier, infiltrer, réutiliser :
Filtre à paille, pédoépuration, phytoépuration, zone humide artificielle, soleil, flow forms, bassin de mulch, sont autant d’outils exploitables pour ce genre d’objectifs, nous en parlerons longuement dans les futures publications de PermacultureDesign.
N’hésitez pas à publier vos idées et techniques dans les commentaires et à partager vos expériences !!!
Avoir un poulailler en permaculture en ville, c’est possible !
Pour augmenter significativement votre autonomie et votre résilience, découvrez notre formation vidéo en ligne « Les poules et le poulailler en permaculture » dédiée à l’accueil serein et efficace de nos amies à plumes même en contexte urbain, sur de petits terrains !
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Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
Vous n’avez pas de terre – ou une « mauvaise » terre – il est vraiment TRES facile d’en fabriquer, par le système qu’on appelle ‘lasagne ». D’ailleurs ce n’est pas nous qui le faisons mais nos amis les micro organismes. Il vous faut quelques bras (ou allers-retours) et bonnes volontés, et de quoi transporter feuilles, tonte, marre de café, carton, papier journal et tout autre matière organique que vous pouvez récupérer autour de chez vous, par la mairie, les gestionnaires de parcs, les bailleurs sociaux, les entreprises (dont les restaurants), les particuliers… Par exemple je ramasse (avec un super chariot à 4 roues qui contient bien plus qu’une brouette) dans ma rue les feuilles qui tombent l’automne et mes voisins m’amènent leur tontes. Pour la lasagne, on empile une couche de « brun » puis de « vert » et ainsi de suite, comme pour un compost, puis on plante dans des petits trous de terre ou de compost mur. Si on a un sol argileux, ça suffit, Si c’est sablonneux et pauvre, on ajoute du charbon de bois ou autre déchets de charbon qu’on aura préalablement laissé s’imprégner de fumier (ou urine), ou on fera un hugelculture. Sur le sable, le gazon ou des « mauvaises » herbes, on commencera par une épaisse couche de carton préalablement trempé. En ce qui concerne l’urine, étant en principe stérile, elle est beaucoup plus facile à recycler que le caca, pas besoin d’installer des toilettes seches, ni de la composter à part, il suffit de l’ajouter au compost normal ou de l’utiliser en arrosage en la diluant x 5. Pour celleux qui, comme moi ont « trop » de gastropodes, penser à surélever vos semis en les posant sur des supports en métal, et à faire grimper les plantes. Jo, en effet moi je ferais un lit de roseaux précédé éventuellement par un lit filtrant avant de mettre mes eaux grises dans les cultures. J’ai comme vous Flo, le sentiment que c’est la connexion avec la « vraie » terre et ses microorganismes et sa géologie qui fait une culture durable, mais en effet il y a des occasions où il convient de penser hors-sol, notamment si on ne dispose que de béton ! Merci Sophie de nous rappeler que plus de choses sont possibles que ce qu’on pense, et de l’importance de la joie dans tout ça (bien que je ne vois pas de différence entre les incroyables comestibles et food is free) ! En effet Thess trop d’ombre semble la contrainte la plus difficile à résoudre – en effet encore une fois la hauteur semble la voie le plus prometteuse – mais, sachant que « le problème est la solution » il y a surement une autre façon d’aborder cela !
Dans ta presentation, e vois que tu brancherais directement ta sortie lave-linge sur tes cerisiers. Est ce que ce n’est pas toxique pour les arbres en rappoort au savon et agents fixateurs qui pourraient tuer ou reduire considerablement la micro faune?? Ne faudrait il pas la faire passer e nprrmier dans des filtres puis ensuite dans des plantes filtrantes et ensuite alors dans le cerisier??
Tout dépend du contexte : produits utilisés, taille des bassins d’infiltration et période de repos, capacité de perméabilité du sol…
Amicalement
Une autre chose est primordiale de connaître selon les lieux urbains où des cultures hors sol se font, notamment au soleil sur des toits. Est ce que certaines personnes dans votre entourage ont fait un retour sur la toxicité des plants cultivés par les polluants aériens ? Car ils existent bel et bien et les plantes respirent comme nous…
Merci
Bonjour Mat,
Nous n’avons malheureusement pas connaissance d’étude en contexte urbain. C’est évidement de la culture en contexte pollué, mais quel territoire aujourd’hui en France peut encore vraiment se prévaloir de n’être pas pollué ? De plus, les zones rurales comportant des cultures intensives sont sans doute pires quand on sait que certaines cultures comme la viticulture ou certaines cultures fruitières nécessitent plusieurs dizaines de traitements par an… Il convient donc en l’absence de données scientifiques de rester très vigilant aussi quant aux aprioris sur la ville. De plus, chaque projet est contextuel, quelque chose de valable dans un quartier peut s’avérer extrêmement différent dans un autre… Qui aurait pensé, il y a quelques années découvrir que les abeilles vivait beaucoup mieux en ville ? Et pourtant c’est le cas !
De même, combien de Français savent que l’environnement le plus pollué est celui où ils passent le plus de temps à savoir leurs intérieurs à cause de COV (Composants Organiques Volatiles) dégagé par tous les produits manufacturés (meubles, colles, vernis, peintures, moquette…) ? Ce qui est sûr c’est que les poussières sont très présentes en site urbain, il convient donc de procéder à un nettoyage à l’eau (brosse à légumes indispensable) très minutieux de ces récoltes. Après à chacun en fonction de son contexte (présence d’usines très polluantes, sens des vents…) d’identifier les zones de pollution à risque très élevé et à choisir si cela est vraiment pertinent de produire à cet endroit.
Quand on pense milieu urbain on craint surtout la concentration de polluants liés aux gaz d’échappement. Hors il me semble avoir lu que la concentration de ceux-ci diminuait bien en dessous du seuil « tolérable » à proximité d’une route à fort passage si une haie de deux mètres faisait écran (ou un mur) protégeant les cultures. Alors à 20m de hauteur ça devrait aller pas trop mal. en tous cas probablement mieux que à la campagne le long d’une route passante…
D’ailleurs le miel de paris ne contiendrait pas plus de métaux lourds qu’un autre, et moins de pesticides que la plupart des miels de campagne.
Pour les autres polluants quand on implante un jardin, il faut rester vigilants, mais pas plus en ville que hors ville il me semble (qu’y avait-il avant sur ce lieu où l’on plante? y a -t-on déversé des produits douteux? etc)
Je suis aussi très très accroc à l’idée de tout cultiver en ville, ce qui se mange j’entends, mais 15 ans de micro jardin de centre ville confirment que ce qui manque le plus en ville, c’est le soleil! Presque aucune plante franchement comestible supporte durablement d’être encaissée entre de hauts murs, vu qu’elles ont toutes été sélectionnées pour le plein champs. Vrai sol ou sol reconstitué, bacs etc peu importe en fait (si on respecte un bon drainage, et un bon arrosage), c’est la lumière qui est le facteur limitant.
Tout a fait Thess, et bien d’accord avec cela…Mais il y a de nombreux potentiels tout de même en terme de lumière : toits, endroits correctement exposés…Et des possibilités d’utiliser aussi des plantes tolérantes à l’ombre dans les endroits les moins appropriés.
Il est clair que l’on ne fera pas du 100% autonomie en ville…Mais nous commençons à nous trouver devant un choix important, la ville étant en changement total actuellement et les eco-tehnologies fausses solutions, commencent à arriver, en arborant des justifications de circuits courts, et de non utilisation de pesticides (pour mieux nous coller de l’ogm) et vont nous proposer les supermarchés du futurs. Il va donc falloir montrer que des alternatives sont possibles…
Dans mon ancien chez moi, j’avais un mur orienté Est/Ouest.
Donc les plantes au Nord du mur ne voyait jamais la lumière.
Ce qui a fini par pousser en perpétuel :
– le murier (la 1ère tentative a échoué, la seconde est incontrôlable, et faut le tailler sévèrement, sinon tout les ans, il prend 10m d’invasion de tout côté.)
– le chou perpétuel (qui aime bien être au frais, mais aimerai un poil plus de lumière).
– l’oseille et l’oseille épinard.
– le groseillier, mais ne donne que des feuilles.
En annuel, j’ai fait pousser facilement :
– des pdt
– des radis d’hiver
J’ai aussi raté, le chénopode, l’ail des ours, les courgettes, les poireaux (perpétuel ou annuel). Une partie des ratés sont aussi liés au sol, très argileux et lourd!.
Bon, j’ai pas trop poussé les tests, vu que j’ai déménagé, mais l’ombre n’est pas incompatible à la culture!
Je confirme la plupart des observations de David:
j’ai aussi une ronce fruitière depuis deux ans et elle se porte plutôt bien malgré les ombres portées. Par contre une marcotte de celle-ci plantée le long d’un mur face à l’est à 4m du mur parallèle végète complètement. il faut peu de choses pour qu’une plante se plaise ou non…
Le chou perpétuel je n’ai pas osé…
les oseilles n’ont jamais tenu chez moi (au sol entre les deux murs sus décrits)
le groseillier va bien mais ne donne pas plus de deux ou trois grappes par an, mangées par les oiseaux avant que j’en voie la couleur (comme les fraises des bois)
Les pommes de terre c’est pas possible chez moi, mais en pot et en hauteur (plus de soleil) j’arrive à avoir quelques tomates, fraises et diverses aromatiques. Aucune autre potagère n’a supporté (dont le poireau perpétuel)
Mon sol calcaire argileux et lourd par contre arrive à maintenir l’ail des ours, pas la folie non plus…
je tente les raretés comestibles comme du Houttuynia qui se porte ma fois plutôt bien, même si côté assiette, c’est discutable. idem pour les claytones.
Je commence à penser que, outre l’ombre, la qualité médiocre du sol y est pour beaucoup: trop calcaire le long des murs de pierre (calcaire donc), probablement créé autrefois sur remblais, il a dû servir de dépotoir longtemps avant que je l’aie, dont de produits chimiques, et malgré les paillages et l’absence de pesticides etc, ça n’a pas la qualité d’un jardin classique.
Bref, le petit jardin de ville enclavé, c’est plus de l’amusement, pas pour manger vraiment…
Autre avantage, on apprend la diversité des plantes!
Essayez les radis d’hivers, paradoxalement, c’est une des récoltes qui se comportaient le mieux.
Sinon, avec un peu de patience, le terrain s’améliore.
En 2 ans, j’ai vu apparaître les premières araignées, et au bout de 5 ans, y avait des épeires, des araignées au sol, de criquets, …
Sinon, les topinambours, supportent à peu près tout et ne sont pas fatiguant à faire pousser! 😉
Merci David pour la réponse rapide!
Oui j’ai essayé tout ça, en vain. Les topinambours ne survivent pas plus d’une année. Les radis ne dépassent pas le stade deux feuilles (radis rose, radis noir, ou daikon) et en plusieurs années d’insistance j’ai réussi un seul radis rose rond en pot!
Par contre côté biodiversité c’est top, toutes araignées dont épeires aussi, et leur nourritures (ah les moustiques!), moins de syrphes et de coccinelles que les premières années (moins de pucerons aussi…), j’ai même vu des cétoines dorées, quelques papillons de jour (et de nuit bien plus) etc. C’est souvent trop riche en gastéropodes variés à mon goût.
Je n’écris tout ça pas pour me plaindre, au contraire, simplement pour dire qu’il ne faut pas trop rêver à des jardins vivriers en ville… Les densités fortes des jardins en permaculture c’est pour les zones ensoleillées. En ombre, les plantations doivent être des plantes spécifiques (et tout ce qu’on mange est fait pour le plein champs) en faible densité (et ça c’est pas bien beau)
Dans la nature c’est pareil: les zones sombres ne sont pas stériles, mais les plantes qui y poussent y sont bien moins densément présentes que dans les zones bien éclairées.
La prochaine étape de mon jardin sera sûrement d’abattre tous les arbustes du jardin pour éviter les ombres de feuillage (je peux pas abattre les murs 😉 ) et fixer de hauts treillages pour meubler la verticale de grimpantes. Mais j’ai du mal à tuer des végétaux qui survivent, même si ils le font en hauteur pour chercher la lumière…
Ben ? Faut pas flipper comme ça, les mecs ! Chez nous en appart, on a utilisé la loggia, et on lui a coulé une bonne couche de raggrément étanche. Puis, on lui a fabriqué un vrai sol fertile, en compostant des vieux cartons, les déchets des oiseaux et du pimpin, du hamster, nos épluchures, nos restes de jardinage, même minimes… Et en un an, on a obtenu dix centimètres aux prunes de sol super vivant, où pousse du trèfle et autres herbes anciennes qui ont créé un couvre sol balèze. On a aussi des plantes aromatiques, et prospèrent nos deux tortues de Horsfield, le pimpin et le hamster (bon, pas encore tout le temps pour le pimpin, sinon, c’est l’ Australie). C’est un lieu d’apprentissage pour tous les enfants (et adultes!) du quartier qui passent chez nous et s’extasient. En compostant comme des maniaques (lol) on continue d’epaissir le sol en permanence. Le potager surélevé, les pots et autres contenants sont « en plus » mais sont aussi remplis de compost fait maison. On n’achète pas de terre, c’est naze et c’est moins cher de la fabriquer nous-mêmes, c’est aussi bien plus fertile ! Au jardin fou de chez nous, Il y pousse des tomates, des oignons, des fraises, des framboises, des groseilles,de la vigne, des roses, de la salade, des courgettes, trois noisetiers, des patates, une grande consoude, un figuier de Barbarie… Que du bio, de l’offert ou de l’échangé… Vous n’imaginez pas comme on s’amuse, comme c’est génial ! On apprend sur le tas, on se trompe souvent, on recommence… Ça ne fait qu’un an et demi qu’on a commencé et déjà on a fait… Tout cela !
La vie fertile en ville, en harmonie avec les animaux, la famille, les copains, c’est possible ! On le fait ici ! L’automne prochain, ça fera deux ans. On se mettra alors au mouvement « food is free », qui est bien plus libre et marrant que les Incroyables Comestibles… Et plus axé vers la désobéïssance civile.
On est tous devenus (on vit à six dans notre 4 pièces, où nos travaux ont permis d’aggrandir un max l’espace commun en créant aussi 4 chambres )… Tous devenus des guerrilla gardeners, qui plantent des noisettes dans les pelouses, cela va de soi. Et on fait école, oui, oui…
On se fait tout le temps des potes adeptes du DIY, de la culture en ville ou en campagnes, et on crée doucement notre petit réseau de braves gens amusés prêts à s’inviter les uns chez les autres pour apprendre et découvrir, pour échanger des graines et des plants… Ne croyez pas que la ville est moche ou nulle en termes de permaculture. Nous c’est en lisant Bill Mollison et en matant les videos de l’institute of Permaculture of Australia qu’on a appris. Et aussi, comme je vous disais, en se gourrant plein de fois ! Et alors ? C’est ça la vraie vie. Il aurait vraiment fallu être cons pour ne pas profiter de ce balcon avec sa canoppée toute faite (elle est en béton : et alors ?!), de sa protection au vent, de son exposition plein ouest, de ses fenêtres qui permettent de laisser entrer ou pas de l’air froid/chaud… Les villes sont des milieux formidables pour cultiver en permaculture, pour créer plus de vie, de façon exponentielle, dans la joie et la bonne humeur.
Les abeilles adorent notre balcon au quatrième étage. Un jour qu’on en avait marre de vaporiser du néem l’an dernier, on a invité des coccinelles, qui ont dû raconter notre histoire à tout le monde dehors après avoir goinfré nos pucerons… On a des araignées, des mille pattes, et bien sûr une concentration de vers de terre, woah, enfoncé Barbapapa ! Depuis cet hiver on a des champignons, ils ont l’air de se plaire. Me demande si ce ne sont pas des psylocibes, du reste. 🙂
Pourtant on avait semé des champignons de Paris ?
Mouarf…
Il nous manque encore une petite (micro) mare, avec quelques copines rainettes, puisqu’on a le droit de les ramasser dans la nature en France… Et nos « tuteurs » viennent tous d’un parc voisin, ramassés en toute légalité. C’est bien plus biau que les trucs en plastoc du commerce. Dans la terre on a fourré des petits bouts de tuyaux de cuivre récupérés, histoire de nourrir notre Gaïa citadine, si j’ose dire.
Vous devriez voir ça.
On a toujours ce projet d’aquaponie, mais on n’est pas encore sûrs… Peur de flinguer les poissons avec toute cette eau chlorée du robinoche. Il y a forcément une solution cela dit, et on va la trouveŕ c’est juste une question de temps. Et puis il y a la récupération des eaux grises, aussi, qui est supposée illégale en immeuble, alors on cherche un biais… On va le faire, pourtant, on renoncera plus jamais, à rien. On a appris la perséverance, l’effort, la patience, le partage, le respect du génie naturel de chacun.
Bientôt, nous allons coloniser nos murs aussi. On s’est fait la réflexion que quitte à avoir des ampoules payantes chez edf, autant en avoir qui nourriraient des salades, du persil, du basilic, des tomates cerise et des fraises, hein ? On fait pas mal de brainstorming ici, en famille, pour trouver les idées les plus bio et les moins chères, les plus belles… je vous assure qu’on s’ennuie plus jamais, et que les villes ne nous aparaissent plus du tout comme des obstacles à la survie de la planète.
Tout est absolument une affaire de point de vue, de regard, puis de volonté de rendre sa (ses) vision(s) réelle(s).
Et ici, jour après jour, on n’essaie plus. On réussit !
Et on n’est sûrement pas les seuls !
Merci pour ce beau témoignage ! ça donne envie!
C’était il y a deux ans et j’aimerais bien savoir ce que ce projet familial est devenu ! J’ai 21 ans et je souhaite me lancer dans la permaculture urbaine, où en êtes-vous ?!
Bonsoir,
J’ai lu avec grande attention votre commentaire, je commence depuis peu la même démarche que vous…mais vous avez beaucoup d’avance sur moi! Seriez-vous d’accord pr me donner quelques conseils pour suivre vos pas? 🙂
Je tiens à préciser qu’on n’a plus « le droit » de ramasser les rainettes dans la nature en France depuis pas mal d’années déjà.
Pas plus qu’on a le droit de ramasser les têtards dans une mare.
Les grenouilles sont protégées et à ce titre n’ont pas à être déplacées, mises en captivité, vendues vivantes etc…
bonjour,
Je me pose la question de savoir comment on peut penser la culture hors sol comme une alternative possible ???
Pour moi un pré requis est justement la question du sol pour faire pousser des légumes … alors si y’a du béton on ramène de la terre non ???
Sinon on commence a accepter les « immeubles de cultures » comme en angleterre ou en france ou les légumes ne voient ni terre ni lumière ni vie du sol …
Je suis assez surpris de voir cela dans vos articles … qui pourtant me ravissent d’habitude !
bonne continuation
flo
Je comprends ton inquiétude flo.
Il est bien sur évident que toutes solutions doivent être envisagées avant d’arriver à la culture hors-sol. Néanmoins, dans certaines situations extrêmes, il peut être envisageable
de trouver des solutions alternatives. La culture hors-sol ne veut pas obligatoirement dire « sans terre », voir notre article sur les wicking beds par exemple.
Cela ne veut pas non plus dire que l’on promeut les immeubles de cultures…La permaculture privilégiant les solutions décentralisées et résilientes. Soyons bons joueurs…Quand on voit
le travail social et environnemental d’un Will Allen et ses serres aquaponiques, on peut que dans certains cas, cela peut être des solutions intéressantes. Merci de nous alerter Flo et à bientôt…
Pas du tout d’accord avec vous ! Ou est le mal dans la culture hors-sol ? A vous entendre, on devrait abandonner l’aquaponie !! L’hydroponie et l’aquaponie on un avenir certain en permaculture, et surtout en permaculture urbaine, sur les toits par exemple. Par contre, je suis d’accord sur le fait qu’il ne faudrait absolument pas utiliser de la lumiere artificielle de par son cout exorbitant et la pollution qu’elle engendre !
Heu…Je suis désolé Simo, mais il y a du y avoir mésentente !
Si je pensais que l’on devait abandonner l’aquaponie, je n’en aurai pas fait l’éloge dans ce blog et je n’aurai pas accompagné notre ami Greg d’aquaponie.net dans son activité, et l’organisation de la première formation sur le sujet dans l’hexagone !!!
Néanmoins, j’aime resituer chacun de nos gestes dans une réflexion sur le sens et l’éthique de ce que l’on fait. Chacune de ces techniques, qu’elle soit permacoles ou autres, pouvant être régénératrices comme destructrices selon les designs, contextes,
cadres éthiques…Une aquaponie familiale dans des milieux ou l’accès à la terre et à la fertilité est complexe, par exemple est très intéressante, mais une installation immense, centralisée, avec le supermarché en dessous, entièrement automatisée, sans quasiment aucun
personnel, n’apporte aucune valorisation sociale, environnementale et économique pour une biorégion (on te vends les produits sains et frais sans pesticides mais à grands coups d’ogm !)…Pourtant ces projets se disent parfois de la permaculture…