Un article dédié à la Permaculture en milieu tropical, aride, semi-aride, qui nous est soumis par Véronique Guillotin.

Véronique et ses proches sont les partenaires de PermacultureDesign pour transmettre la Permaculture sur la région de l’océan indien, et sont basés sur l’île de la Réunion. Si vous aussi vous souhaitez transmettre vos expériences sur la Permaculture, n’hésitez pas à nous soumettre vos articles, en nous contactant!

Un des principes de Permaculture a pour but de valoriser les éléments pouvant jouer plusieurs rôles.Parmi les végétaux, on peut dire que le moringa remporte la palme d’or de la polyvalence ! Cette plante a de nombreuses utilités.

Le Moringa Oleifera est un arbre poussant dans les tropiques auquel on donne des dizaines de dénominations différentes partout autour du globe. C’est un arbre qui peut atteindre 12 mètres de haut et qui a une diversité d’utilisations possibles absolument incroyable ! Il pousse en milieu aride, semi-aride, mais tolère bien l’humidité si son sol est bien drainé.

On le reconnaît avec ses feuilles composées de multiples petites folioles qui lui valent le nom de « brèdes médailles » à l’île de la Réunion. En écrasant ses feuilles, on perçoit une odeur qui pourra éventuellement aider pour des identifications futures. Son écorce est brunâtre assez clair portant beaucoup de taches blanches appelées lenticelles. Ses nombreuses fleurs sont blanches ou jaune pâle et ses fruits sont de grandes gousses de 2 cm de diamètre sur 20 cm de long (au minimum).

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Utile dans l’alimentation

Les feuilles du moringa se consomment cuites ou crues. À la Réunion, on appelle la soupe dans laquelle on met les feuilles « bouillon la faiblesse », car elles sont connues pour faire baisser la tension artérielle. Certains prétendent qu’elles contiennent 3 fois plus de fer que les épinards, autant de protéines que les œufs, 7 fois plus de vitamine A que les carottes, 4 fois plus de calcium que le lait et 3 fois plus de potassium que les bananes. À elles seules, les feuilles du moringa peuvent combattre la malnutrition dans de nombreux pays dont la population en souffre ! Elles peuvent être séchées, réduites en poudre et consommées comme complément alimentaire.

Les fleurs du moringa peuvent être consommées également. Plusieurs options s’offrent à nous quant à la façon de les cuisiner, mais une utilisation intéressante consiste à les faire frire dans l’huile dans une poêle ; leur texture et leur goût s’approchent des larves de guêpes (met de luxe et très recherché des Réunionnais) ! Les fleurs ont, contrairement aux feuilles, la réputation d’être plutôt toniques et laxatives. Les gousses vertes (récoltées avant maturité) peuvent être cuisinées comme des haricots ou ajoutées à des mijotés. La racine peut être utilisée comme épice.

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Autres utilités

Fourrage : En effet, toutes les parties de cette plante comportent des utilités intéressantes. Par conséquent, les feuilles très nutritives peuvent servir de nourriture au bétail et aux animaux de la basse-cour !

Médicinale : Vous trouverez au bas de l’article un lien vers lequel ses utilisations médicinales sont bien détaillées, la plante est aussi extraordinaire à ce niveau.

Huile : Depuis les graines peut être extraite une huile de qualité supérieure pouvant être comparée à l’huile d’olive. Elle est très recherchée en cosmétique et en parfumerie. Elle est utilisée en aérospatiale, car elle ne change pas de densité lors des changements de pression ou de température. C’est une huile d’une stabilité impressionnante !

Traitement de l’eau : Les graines, une fois écrasées, ont la capacité de purifier l’eau. Les protéines contenues dans les graines font floculer les microparticules contenues dans l’eau retirant ainsi toute turbidité, et éliminant 98 à 99 % des bactéries (voir lien PDF au bas de l’article).

Utilités pour les cultures : Semé, l’arbre moringa développera une racine pivot ayant la capacité de fragmenter la roche mère. De plus, si l’arbre est semé, il pourra mieux résister aux tempêtes cycloniques et risquera moins de se faire déraciner. Aussi, il pourra aller chercher son eau plus en profondeur, sera donc plus résistant à la sécheresse, d’où l’intérêt de le semer dans les zones arides ! Il est toutefois possible de bouturer le moringa, mais il faut savoir que cela entraîne alors le développement d’un système racinaire fasciculé.

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Le moringa, ayant les défauts de ses qualités, n’est tout simplement pas tuable ! Une fois bien développé, il est très difficile de procéder à son élimination totale. Il supporte donc des tailles très sévères et rebourgeonne infiniment !

Son feuillage, pas très dense, peut participer à faire une haie, laissant ainsi une entrée d’air filtrante. Ce dernier ayant des composantes exceptionnelles peut servir simplement en mulch ou en compost pour enrichir les sols !

Le jus des feuilles pressées comporterait une hormone de croissance végétale, pouvant accélérer la pousse de 25 %.

Le moringa est donc une plante intéressante pour diverses raisons, et est fortement intéressant pour vos conceptions en Permaculture. La plantation de cet arbre peut être à valoriser à toute échelle : que ce soit pour une personne n’ayant qu’un mini terrain et qui voudrait un apport nutritif régulier ou pour la personne qui voudrait l’intégrer à son design de Permaculture, et bénéficier de sa polyvalence. Et pourquoi ne pas planter votre moringa dans le jardin public du quartier pour en faire profiter tous les résidents privés de jardin potager ?

Pour en savoir plus :
http://www.tongasoa01.fr/Files/23_informations_sur_moringa_et_extraits_foliaires_de_luzerne.pdf
http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/developpement-durable-meilleure-purification-eau-graines-arbres-moringa-50770/