👉 Vous souhaitez réaliser une mare naturelle dans votre jardin en permaculture ?
Retrouvez dans cet article l’essentiel de ce qu’il faut savoir :

  • les bienfaits et fonctions de la mare naturelle dans un jardin,
  • les étapes clés pour réussir sa mare naturelle,
  • la biodiversité présente dans et autour d’une mare naturelle,
  • une vidéo et des conseils de lectures pour aller plus loin.
Triton alpestre dans une mare naturelle

Formation de 3 jours sur la mare naturelle

Venez apprendre à créer et installer avec l’équipe du bureau d’études Permaculture Design.

Dans la nature, la mare est un biotope indispensable à de nombreuses formes de vie aussi bien végétale qu’animale.

La richesse de la biodiversité que l’on peut y observer est tout bonnement impressionnante et contribue à l’équilibre et la résilience de tout l’écosystème qui l’entoure.

Imiter la nature étant un des fondements de la permaculture, nous ne pouvons que vous inciter à créer une mare naturelle dans votre jardin en permaculture.

Mais, pour réussir l’aménagement de sa mare naturelle afin qu’elle favorise au maximum cette biodiversité et s’intègre bien dans votre jardin, il y a des étapes à respecter, des astuces à connaître, des pièges à éviter…

On vous dit tout dans cet article !

Bienfaits et fonctions de la mare naturelle dans un jardin en permaculture

Les bienfaits de la mare naturelle

  • Le bienfait principal est clairement l’attraction de biodiversité.
    Cela augmente la résilience générale de votre écosystème en lui permettant d’accueillir ou attirer au moins temporairement des animaux auxiliaires de premier ordre.
    On pense ici aux crapauds friands de limaces, escargots et autres chenilles, aux salamandres qui se nourrissent, elles aussi, de limaces, coléoptères, araignées et autres insectes divers, aux libellules qui mangent entre autres moustiques, mouches, taons… sans parler des oiseaux et chauves-souris qui ont besoin des mares pour se désaltérer ou se nourrir.

✅ Retrouvez plus de détails sur la faune d’une mare naturelle plus bas dans cet article !

Libellule déprimée et grenouille verte dans une mare naturelle.
La mare naturelle, élément essentiel pour la biodiversité dans un jardin en permaculture. Ici une libellule déprimée et une grenouille verte profite du soleil !
  • Une mare naturelle apporte aussi une dimension esthétique indéniable à votre jardin.
    La mare, reflétant le ciel, invite à la rêverie et l’émerveillement.
    Elle peut être très esthétique et graphique grâce aux superbes plantes aquatiques ou semi-aquatiques que l’on peut y installer : nénuphars, lotus, iris d’eau, massettes, papyrus…
    La palette végétale dans et autour d’une mare est tellement vaste que vous y trouverez forcement les plantes qui vous feront rêver.

✅ Retrouvez plus de détails sur la flore d’une mare naturelle plus bas dans cet article !

  • La mare naturelle est un formidable outil pédagogique.
    Observer sa mare naturelle au fil des saisons est très instructif sur votre environnement et la vie qui l’occupe.
    Cela peut faire naître de très nombreux questionnements qui induiront des observations, des recherches passionnantes, des découvertes surprenantes
    Une mare naturelle nous offre tellement à apprendre sur la vie et sur la nature qu’il serait dommage de ne pas en profiter.
  • La mare naturelle nous reconnecte à la nature et la magie de la vie.
    Observer la vie d’une mare naturelle permet aussi de :
    • se reconnecter à la nature environnante, ré-enchanter son regard, s’émerveiller devant ce spectacle offert par la vie sauvage, de transmettre cette magie aux enfants.
    Si cela peut notamment leur donner envie de sortir voir en vrai des tritons, des grenouilles ou des libellules dans votre mare plutôt que de faire de la tablette en intérieur, vous avouerez que c’est déjà un atout remarquable !
Triton alpestre dans une mare naturelle
Triton alpestre photographié par Gilles Leblais dans une de ses mares naturelles. © Gilles Leblais, photographe de la vie sauvage.

Les multiples fonctions de la mare naturelle

Principe de permaculture

Un élément remplit plusieurs fonctions

www.permaculturedesign.fr

En termes de design de permaculture, la mare naturelle est un élément multifonctions qui peut permettre de nombreuses synergies avec d’autres éléments de votre jardin.

En voici quelques exemples :

  • Une réserve d’eau, un moyen de stockage où peuvent arriver divers trop-pleins de cuve à eau de pluie, baissières ou autres.
  • Un élément de régulation thermique, créateur de microclimats, intéressant par exemple à proximité d’un élément devant être préservé des gros écarts de température (serre, buttes de cultures…).
  • Un élément réfléchissant la lumière, intéressant par exemple pour augmenter l’efficacité d’une composition végétale en forme de « piège à soleil ».
  • Un élément fournisseur de biomasse pour le mulch via les plantes aquatiques.
  • Un lieu de reproduction pour de nombreuses espèces animales dont de précieux auxiliaires du jardin.
  • etc.

C’est pourquoi nous recommandons souvent cet élément dans nos aménagements en permaculture comme dans notre potager de vivaces sur 12 m2, le Potager 3P, qui contient en son centre, une petite mare naturelle aux multiples fonctions.

Potager 3P avec petit bassin naturel au centre où pousse un nénuphar.
Exemple d’un Potager 3P mis en place par Audrey membre de cette formation en ligne : le petit bassin naturel au centre apporte ses bienfaits à l’ensemble de ce potager de vivaces.

Comment choisir l’emplacement de sa mare ?

  • Il peut arriver que le choix de l’emplacement soit une évidence pour vous.
    Il reste quand même important de toujours valider votre choix par un minimum de réflexion, ne serait-ce que pour vous assurer de :
    • pouvoir facilement l’approvisionner en eau
    • pouvoir gérer correctement son trop-plein
    • pouvoir creuser sans risques (attention à la présence de câbles, tuyaux ou autres canalisations dans le sol)
    • son temps d’ensoleillement minimum sur une journée qui doit être d’au moins 5 à 6 heures.
  • Quand le choix de l’emplacement est moins évident :
    Heureusement le design de permaculture met plusieurs outils à votre disposition pour définir l’emplacement qui vous conviendra le mieux selon vos objectifs et votre contexte.
    Parmi ces outils, on peut utiliser par exemple :
    • L’outil d’analyse en suivant un flux qui nous permet d’étudier les différentes circulations de l’eau sur son terrain et en déduire, par exemple, le ou les endroits où les eaux passent et convergent naturellement qui peuvent être des endroits intéressants pour une mare voire une succession de mares reliées par leur trop-plein.
    • L’outil d’analyse par option/décision qui va nous permettre par un jeu de choix possibles ou exclus d’arriver à l’emplacement idéal.
    • L’outil d’analyse par assemblage aléatoire pour envisager toutes les possibilités avec des résultats parfois très surprenants et extrêmement inventifs !
    • L’outil d’analyse des caractéristiques d’un élément pour lequel la décision sera induite par les caractéristiques, besoins et produits de l’élément analysé par rapport aux autres éléments en présence…

Réflexions générales sur l’emplacement d’une mare naturelle

Principe de permaculture

Collecter et stocker l’énergie

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En permaculture, on essayera, de préférence, de stocker l’eau au plus haut et au plus près de sa source (ou de son entrée sur le terrain), notamment pour pouvoir profiter de la gravité pour la distribuer ensuite au mieux sur son terrain.

Cependant, dans certains contextes, selon les entrées de l’eau sur votre terrain, selon les pentes et ruissellements des eaux de pluies, selon la profondeur du sol…l’emplacement idéal peut se trouver en bas d’une pente.

La mare pourra alors servir à recueillir justement les excédents de ruissellements qui n’auraient pas été infiltrés en amont par exemple via des noues (baissières) ou canaux divers…
Elle peut aussi permettre de stocker l’eau afin qu’elle ne sorte pas trop vite de notre terrain et ne parte pas directement dans le caniveau.

Grande mare en bas d’une pente.
Grande mare en bas d’une pente.

Quelle que soit votre situation, vous l’aurez compris, le choix de l’emplacement pour votre mare naturelle devra faire l’objet d’un minimum de design pour être judicieux par rapport à vos objectifs, contextes et autres éléments en présence.

Plan potager en permaculture.

Faire son design de permaculture : la clé de la réussite !

Si vous souhaitez être guidé(e) pas à pas pour faire vous-même la conception en permaculture de votre jardin, sans manquer aucune étape, notre formation vidéo en ligne « Invitez la permaculture dans votre jardin ! » est idéale. Cette formation existe depuis 10 ans et a déjà aidé plus de 6400 personnes à travers le monde à concrétiser leur projet en permaculture, alors pourquoi pas vous ?

Comment dimensionner sa mare naturelle ?

Plus une mare sera grande, moins elle demandera d’entretien et inversement.

Sa taille dépendra donc :

  • de l’espace disponible chez vous
  • de vos objectifs pour celle-ci (production de biomasse, régulation thermique, piège à soleil…)
  • de votre budget pour sa création (location de matériel pour creuser, achats de géotextile, de bâche, de plantes…)
  • des approvisionnements en eau possible dans votre contexte (pluies, source, puits…)
  • de vos disponibilités pour son entretien
  • des éléments/systèmes auxquels elle sera associée (poulailler, élevage de canards, potager, haies…)

Une petite mare, même sur 1 ou 2 m2, c’est déjà bien, si on n’a pas trop de place chez soi.

Petit bassin naturel d’à peine 1 m2 dans un potager en permaculture.
Petit bassin naturel d’à peine 1 m2 dans le potager Perma+ de Selim et Jed, membres de nos formations en ligne. Même petit, ce bassin apporte de nombreux bienfaits au potager où il se trouve !

Ça impliquera un entretien régulier pour retirer une partie des végétaux présents afin qu’ils n’envahissent pas tout l’espace.

Ensuite, selon la façon dont cette petite mare est intégrée dans votre système, des réapprovisionnements en eau réguliers peuvent être nécessaires pour éviter l’assèchement total.

Principe de permaculture

Conserver l’énergie
(Recycler, faire circuler et optimiser)

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Plusieurs petites mares interconnectées via leur trop-plein peuvent aussi être un choix très intéressant pour une bonne circulation de l’eau et la résilience de votre jardin en permaculture.

Vous favoriserez encore plus les effets de bordures, les microclimats positifs et la biodiversité…

Et si vous pouvez augmenter la surface de votre mare naturelle, vous gagnerez encore d’autres avantages et fonctions tout en diminuant les besoins en entretien.

Quelle forme pour ma mare naturelle ?

Une fois que vous avez déterminé l’emplacement et les dimensions de votre mare naturelle, vous pouvez vous pencher un instant sur sa forme générale.

Principe de permaculture

Utiliser et valoriser l’effet de bordure

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L’idée ici sera de favoriser autant que possible les effets de bordures en augmentant notamment la surface dédiée aux berges (interfaces entre le milieu aquatique et le milieu terrestre) tout en gardant à l’esprit de rester sur une forme qui sera quand même facile à réaliser concrètement pour vous.

Ainsi plutôt que de créer une mare parfaitement ronde, carrée ou rectangulaire, vous pourrez vous amuser à ajouter des courbes ou autres formes à ces modèles simples afin d’en augmenter la circonférence globale et donc les effets de bordures.

Comment creuser sa mare ?

Ça y est vous êtes prêt(e) à vous lancer dans la création de votre mare !

Vous avez piqueté ou marqué son emplacement sur votre terrain et vous devez maintenant creuser.

  • Pour les grandes mares naturelles ou les sols très argileux ou très caillouteux :
    La location d’une mini-pelle sera souvent préférable pour ne pas se tuer à la tâche.
  • Pour les mares de petites surfaces et hors sols difficiles :
    Pour les mares d’une surface disons inférieure à une vingtaine de m2, l’option pelle et pioche manuelle est tout à fait jouable, si vous être en bonne forme physique et pas trop pressé(e).

Dans tous les cas, la profondeur conseillée pour votre mare naturelle est d’au moins 80 cm et si possible 1 m.

Cette profondeur maximale ne devra pas être celle de l’ensemble de votre mare.

En effet, afin d’offrir un maximum de conditions de vie différentes à la biodiversité végétale et animale, votre mare devra proposer différentes profondeurs.

Vous choisirez donc un endroit de la mare où vous creuserez effectivement à cette profondeur de 80 cm à 1 m.

Cette zone profonde peut se trouver au centre ou non, à vous de voir.

Et pour le reste, vous pourrez créer :

  • des zones démarrant en pente douce depuis la berge
  • des zones en escaliers avec des paliers de diverses profondeurs (par exemple 20 cm, 40 cm, 60 cm…).
Mare naturelle creusée à la pelle et à la pioche dans un jardin en permaculture.
Mare naturelle creusée à la pelle et à la pioche, proposant une partie en pente douce et une partie en escalier avec des paliers tous les 20 cm jusqu’à une profondeur de 80 cm.
  • Vous allez ainsi pouvoir installer une diversité de végétaux aquatiques en fonction de ces différentes profondeurs. Certaines plantes aquatiques nécessitent en effet des profondeurs de plantations de 60 à 80 cm, c’est le cas par exemple des nénuphars et des lotus, tandis que d’autres ne s’épanouiront que dans 10 à 20 cm d’eau comme la menthe aquatique ou les iris d’eau…

✅ Retrouvez plus de détails sur les profondeurs de plantations des plantes aquatiques plus bas dans cet article !

Formation créer une mare naturelle en permaculture.

Créer et installer une mare naturelle en permaculture.

Cette formation de 3 jours s’adresse autant aux particuliers qu’aux professionnels.

Quelle étanchéité pour sa mare naturelle ?

Voici les 3 principaux moyens de réaliser l’étanchéité de sa mare naturelle.

Le choix de la méthode vous revient selon votre sensibilité, votre contexte, votre budget…

  • L’étanchéité à l’argile :
    Elle peut être très intéressante quand on a, de base, un sol argileux (plus de 60% d’argile).
    En revanche, dans les autres types de sol, choisir ce type d’étanchéité ne sera pas forcément pertinent car cela nécessitera de faire venir de l’argile de l’extérieur (bentonite) en grande quantité ce qui aura un coût financier et écologique non négligeable.
    Par ailleurs, la réussite d’une étanchéité à l’argile reste assez technique et n’est pas garantie sur le long terme.
    Il arrive souvent que de micro-fissures se créent au gré des changements de niveau d’eau de la mare, entrainant une perte d’étanchéité.

    Ceci dit, même si on l’évoque peu, notez que laisser varier le niveau d’eau d’une mare naturelle à fond argileux au fil des saisons peut être une stratégie choisie.
    Cela créera des modifications du biotope qui attirera une biodiversité différente selon les saisons, notamment avec l’installation spontanée de végétations différentes en période sèche et en période humide et donc une faune différente aussi.
    Cette stratégie ne sera pas valable avec une mare naturelle rendue étanche par une bâche car lors des baisses de niveau d’eau, la végétation spontanée ne pourra pas coloniser les parties bâchées qui vont même s’abîmer au fil du temps sous l’effet du soleil et de la chaleur.
  • L’étanchéité avec géotextile et bâche ou liner :
    Elle est la plus simple à mettre en place quel que soit son sol tout en garantissant une bonne étanchéité sur le long terme.
    Elle consiste en la pose à même le sol creusé ou juste recouvert d’une fine couche de sable, d’un géotextile anti-poinçonnant qui est là pour éviter de trouer la bâche qui viendra ensuite le recouvrir.
    Ce géotextile peut être remplacé efficacement en recyclant de vieux tapis ou morceaux de moquette qui joueront le même rôle.
    Une bâche ou un liner, spécial bassin, vient ensuite recouvrir le géotextile et assurer l’étanchéité de la mare.
    Concernant les matières pour les bâches de bassin, nous recommandons d’utiliser de préférence des membranes E.P.D.M. qui est la matière synthétique la plus écologique à ce jour.
    Il s’agit d’un caoutchouc synthétique inerte, recyclable, très résistant et dont l’empreinte carbone, même si elle n’est pas nulle, est quand même 2 à 3 fois moins élevée que d’autres matières pour bâches comme le P.V.C. par exemple.
Étanchéité d’une petite mare naturelle avec membrane E.P.D.M. posée par-dessus un geotextile anti-poinçonnant.
Petite mare naturelle dont l’étanchéité a été faite avec une membrane E.P.D.M. posée par-dessus un geotextile anti-poinçonnant.
  • Les bassins préformés :
    Pour les mares de petites dimensions, il existe aujourd’hui de nombreux modèles de bassins préformés étanches disponibles à l’achat.
    Ces bassins préformés se posent très simplement après avoir quand même creusé un trou pour les accueillir et de préférence faire arriver leur surface au niveau du sol pour faciliter l’accès à la faune.
    Si la surface d’eau est légèrement surélevée par rapport au niveau du sol, il sera bon de penser à installer des “rampes” type tuiles ou morceaux de bois pour permettre par exemple aux salamandres de rejoindre l’eau.
    Notre conseil pour ce type de bassin, sera de choisir des bassins préformés offrant plusieurs profondeurs, pour pouvoir, là encore installer une plus grande diversité de plantes aquatiques et créer des conditions variées pour la faune.

D’ailleurs, notre formation en ligne «  Le potager perma+ » inclut un petit bassin préformé avec plusieurs niveaux dans une des zones dédiée à la biodiversité de ce potager-école, car même petit, un bassin naturel attirera de précieux auxiliaires qui aideront à réguler les populations d’insectes indésirables dans vos cultures potagères !

Plan d’un potager incluant un petit bassin préformé pour plus de biodiversité.
Le potager Perma+ inclut un petit bassin préformé récoltant le trop-plein des cuves de récupération d’eau de pluie.

La mise en eau de la mare naturelle

Quelle eau pour remplir ma mare naturelle ?

La question du remplissage de la mare est cruciale pour mettre en place un système durable au niveau de l’alimentation en eau.

Éviter à tout prix l’eau de ville pour remplir sa mare.

Tout d’abord car cela est très coûteux et vous fait perdre en résilience, notamment avec toutes les restrictions toujours plus importantes qui sont mises en place à la saison sèche.

De plus, l’eau de ville contient divers produits chimiques utilisés dans les traitements des eaux notamment pour la désinfection mais aussi pour la destruction des algues, des mousses, le contrôle du pH, etc.

Certains de ces produits ne sont pas propices au développement de la vie dans votre mare.

Si, parmi les principaux désinfectants, le chlore disparaît de l’eau après quelques jours d’ensoleillement sous l’action des UV, d’autres produits utilisés dans le traitement des eaux comme l’hypochlorite de sodium (composé à la base de l’eau de javel) sont nocifs à l’environnement, tuant indifféremment toutes les bactéries qu’elles soient bonnes ou mauvaises…

L’eau de ville peut aussi contenir des traces de pesticides, excès de nitrates et autres produits issus de l’agriculture intensive ou encore des métaux lourds comme le plomb issu des vieilles canalisations.

Remplir sa mare naturelle avec l’eau entrant naturellement sur votre terrain

  • La récupération d’eau de pluie :
    En permaculture, récupérer l’eau de pluie au niveau de toutes les structures où cela est possible (toitures, zones solides imperméables diverses) fait partie des stratégies clés dans un design pour capter et stocker l’énergie (ici l’eau) puis la faire circuler au mieux dans son système.
    La mise en eau d’une mare, quand elle reste de taille modeste, peut tout à fait se faire, par exemple, via le trop-plein de différentes cuves de récupération d’eau de pluie.
    Avec une bonne organisation et anticipation, les réserves complètes de vos cuves de récupération d’eau de pluie peuvent aussi être allouées au premier remplissage de votre mare naturelle.
Mise en eau d’une petite mare naturelle.
Mise en eau d’une petite mare naturelle grâce à plusieurs éléments : des cuves de récupération des eaux de pluies et un puits.
  • L’excédent des eaux de ruissellements :
    Quand on a des pentes sur son terrain, on peut également concevoir des systèmes de baissières (noues d’infiltration) sur les courbes de niveaux pour faciliter l’infiltration de l’eau dans le sol.
    Cependant, lors des épisodes pluvieux importants, toute l’eau ne s’infiltrera pas suffisamment vite et ces baissières devront comporter des trop-pleins qui peuvent aller se déverser, au final, dans votre mare.
    Une réflexion sur la gestion du trop-plein de votre mare est aussi primordiale pour ne pas créer de problèmes en aval de celle-ci.
  • Les prélèvements dans un cours d’eau :
    L’article 643 du Code Civil précise que le propriétaire d’un terrain où surgit une source formant ensuite un cours d’eau naturel, n’a pas le droit de la détourner au préjudice des usagers inférieurs.
    Il est donc important de noter qu’une mare ne pourra pas être alimentée par une source.
    Elle ne peut pas non plus être alimentée par un cours d’eau car la mare est une « eau close » (point d’eau stagnante qui ne circule pas) par opposition aux « eaux libres » qui constituent un biotope très différent.
    En revanche, il peut être possible de remplir votre mare ponctuellement via prélèvement dans un cours d’eau.
    On ne le conseille pas mais sachez que cela reste une option à explorer si vous n’en avez pas d’autre.
    Pour en savoir plus, vous pouvez contacter votre mairie ou votre DDT (Direction départementale des territoires) car selon votre lieu de résidence, les restrictions peuvent varier.
    De manière générale, au niveau du code de l’environnement (articles L. 214-1 à L. 214-3), il est précisé que si le volume de prélèvement reste inférieur à 2% du débit du cours d’eau, il n’y a généralement pas de démarches particulières à faire (au-delà de ce seuil de 2%, une déclaration administrative, voire une demande d’autorisation seront nécessaires).
    Quoiqu’il en soit, les exceptions étant nombreuses au niveau territorial (zones protégées, zones humides…), il reste important, si vous envisagez cette option, de vous renseigner avant toute action auprès des autorités compétentes sur ce que vous aurez ou non le droit de faire.
  • Les puits et forages :
    Pour ceux qui possèdent déjà chez eux un puits ou un forage, celui-ci pourra aider au remplissage de la mare ou aux réapprovisionnements d’appoints.
    Cela peut nécessiter l’usage d’une pompe généralement électrique pour remonter l’eau du puits.
    En période de sécheresse, il peut arriver que les prélèvements d’eau dans votre puits ou votre forage soient interdits ou restreints.
    Si vous n’avez pas encore de puits ou de forage, sachez qu’une installation à usage domestique est possible si vous avez de l’eau à une profondeur raisonnable sur votre terrain.
    Cela nécessite cependant une déclaration administrative en mairie et des travaux au coût non négligeable.

Principe de permaculture

Une fonction est remplie par plusieurs éléments

www.permaculturedesign.fr

Quelle que soit la solution que vous aurez choisie pour remplir cette fonction d’approvisionnement en eau de la mare, gardez à l’esprit qu’il est préférable pour vous et la résilience de votre système que cette fonction soit remplie par plusieurs éléments de votre système !!!

Comment aménager les berges d’une mare ?

Comme le souligne Gilles Leblais dans son interview vidéo à retrouver plus bas dans cet article, l’aménagement des berges de votre mare naturelle est d’une importance cruciale pour l’installation durable de la biodiversité.

Créez une niche et quelqu’un viendra l’habiter !

— Bill Mollison

En effet, plus les berges offriront de niches écologiques, plus la vie s’installera rapidement et durablement dans et autour de votre mare !

Pour aménager les berges, vous pouvez donc :

  • installer des pierres et cailloux de différentes tailles récupérés, par exemple, lors de la création du trou
  • installer du bois mort et des vieilles souches
  • laisser des plantes sauvages s’installer naturellement aux abords
  • installer des plantes de berges choisies pour augmenter la diversité
Aménagement des berges d’une mare naturelle avec de grosses pierres et des petits galets ronds.
Mare naturelle tout juste terminée dont les berges sont aménagées notamment avec de grosses pierres et de petits galets ronds récupérés chez un voisin qui voulait s’en débarrasser.

La biodiversité d’une mare naturelle

Quelles plantes installer dans une mare naturelle ?

Il y a aussi des strates pour les plantes aquatiques.
Il y a notamment 2 grandes strates : hélophyte et hydrophyte

  • Les plantes de la strate hélophyte :
    Elles ont généralement les racines dans l’eau à faible profondeur ou dans des sols très humides, et la « tête » hors de l’eau.
    Certaines sont capables de supporter des fluctuations assez importantes de l’humidité du sol dans lequel elles poussent.
    Ce sont des plantes de berges, de marécages ou de marais.
  • Les plantes de la strate hydrophyte :
    Elles ne peuvent vivre qu’avec le système racinaire immergé dans l’eau.
    Elles peuvent être flottantes, totalement immergées ou avec des parties aériennes dépassant de la surface de l’eau mais elles restent dépendantes du biotope aquatique pour vivre.
Mare naturelle avec diverses plantes aquatiques.
Mare naturelle avec diverses plantes aquatiques plantées à diverses profondeurs : nénuphars, acores, massette, myriophylle crispée, véronique aquatique…

Conseils pour le choix et l’installation des plantes aquatiques dans votre mare naturelle :

  • Ne pas mettre trop de plantes pour éviter qu’elles n’envahissent trop vite toute la surface de la mare et créent un ombrage total mais aussi qu’elles ne laissent trop de matière organique dans la mare en se décomposant.
    • Quantité à évaluer au cas par cas selon la dimension de votre mare en vous renseignant auprès de vos fournisseurs pépiniéristes sur la rapidité d’expansion des plantes choisies et la quantité de biomasse produite.
      Pour un exemple concret, voir la vidéo de Gilles Leblais en fin d’article.
Petite mare remplie de plantes aquatiques.
Dans une petite mare, les plantes aquatiques peuvent très vite envahir la totalité de la surface disponible !
  • Pensez dans votre sélection à choisir des plantes oxygénantes en vous assurant que les variétés que vous installerez ne font pas partie des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) déconseillées en Europe (voir lien vers la liste en fin d’article).
    • On peut en effet citer l’exemple des myriophylles qui sont d’excellentes plantes oxygénantes si on ne se trompe pas d’espèce !
      En effet, le myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) et le myriophylle hétérophylle (Myriophyllum heterophyllum) sont tous les deux classés parmi les EEE préoccupantes en Europe à éviter absolument dans votre mare naturelle.
      👉 Si le premier est normalement aujourd’hui interdit à la vente, le second est encore parfois commercialisé sous l’appellation simplifiée de “Myriophylle”, d’où l’importance de toujours vérifier les noms botaniques des espèces que vous achetez et de ne pas faire de récupération sauvage dans la nature au risque de rapporter par erreur ces espèces envahissantes dans votre mare 😱!
  • Installez vos plantes aquatiques en panier immergé pour contenir l’expansion des systèmes racinaires.
    Vous vous faciliterez ainsi les tâches d’entretien de la mare et d’hivernage éventuel de certaines plantes aquatiques si besoin.
  • Choisissez des plantes des deux strates, poussant à différentes profondeurs pour offrir des habitats sur plusieurs niveaux.
Plantes aquatiques se côtoyant au bord d’une mare naturelle : iris versicolore, jonc arqué et véronique aquatique.
Plantes aquatiques se côtoyant au bord d’une mare naturelle, dans une faible profondeur d’eau : iris versicolore, jonc arqué et véronique aquatique.

Exemples de plantes selon les profondeurs de plantations :

  • Entre 0 et 10 cm : Populage des marais (Caltha palustris), Véronique aquatique (Veronica beccabunga), Glycérie aquatique (Glyceria maxima), Menthe Aquatique (Mentha aquatica), Linaigrette (Eriophorum angustifolium), Iris d’Amérique (Iris versicolor)
  • Jusqu’à 20 cm : Pontédérie à feuilles en cœur (Pontederia cordata), Iris des marais (Iris pseudacorus), Hottonie des marais (Hottonia palustris), Plante bougie (Orontium aquaticum), Papyrus (Cyperus involucratus)
  • Entre 20 et 60 cm : Pesse d’eau (Hippuris vulgaris), Massette à feuilles larges (Typha latifolia), Roseau commun (Phragmites australis), Lotus sacré (Nelumbo Nucifera), Lotus jaune (Nelumbo Lutea)
  • Entre 60 cm et 1 m : Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum), Vanille d’eau (Aponogeton distachyos), Vallisnérie spiralée (Vallisneria spiralis), Potamot luisant (Potamogeton lucens)
Magnifique fleur de nénuphar avec un syrphe ceinturé
Magnifique fleur de nénuphar ayant attiré un syrphe ceinturé, excellent auxiliaire pollinisateur du jardin en permaculture !

Pour les nénuphars, fleurs stars des bassins et mares, il existe aujourd’hui des variétés pour toutes les profondeurs d’eau :

  • Entre 15 et 30 cm : Nénuphars nains (Nymphaea pygmaea) de diverses variétés et couleurs comme Nymphaea pygmaea ‘Alba’, Nymphaea pygmaea ‘Helvola’, Nymphaea pygmaea ‘Rubra’…
  • Entre 30 et 50 cm : Nénuphars rustiques comme Nymphaea ‘Fire Crest’, Nymphaea ‘Mayla’, Nymphaea ‘Colorado‘ ou encore Nymphaea ‘Albatros
  • Entre 50 cm et 1 m : Nénuphars rustiques comme Nymphaea ‘Alba’, Nymphaea ‘Black Princess’, Nymphaea ‘Attraction’

Les animaux dans et autour de la mare naturelle

Voici seulement un aperçu de la biodiversité animale que vous pourrez observer dans ou autour de votre mare naturelle.

  • Les batraciens :
    Capables de vivre dans et hors de l’eau, les batraciens sont des animaux fascinants dont certains ont même des super-pouvoirs remarquables comme survivre à la congélation !
    Ils sont aussi de bons auxiliaires du jardin qu’on apprécie voir arriver chez soi.

    On distingue deux grands ordres chez les batraciens :
    • Les anoures qui n’ont pas de queue et regroupent les grenouilles, les crapauds et les rainettes.
    • Les urodèles qui ont une queue et regroupent les tritons et les salamandres.
Batraciens de la mare naturelle : crapaud commun (en haut à gauche), grenouille verte (en haut à droite), triton alpestre (en bas à gauche) et salamandre tachetée (en bas à droite).
Exemples de batraciens attirés par une mare naturelle : crapaud commun (en haut à gauche), grenouille verte (en haut à droite), triton alpestre (en bas à gauche) et salamandre tachetée (en bas à droite).
  • Les oiseaux sédentaires ou de passage :
    Pour les oiseaux, la mare est tout à la fois un lieu de baignade, un bar où se désaltérer et un garde-manger où chasser une belle diversité de nourriture dans l’eau comme au-dessus.
    • Tous les passereaux du jardin et des environs : rouge-gorges, mésanges, moineaux, chardonnerets, merles, roitelets, hirondelles…
    • Autres exemples d’oiseaux visitant la mare : héron cendré, geai des chênes, tourterelle, épervier, buse…
Héron cendré dans une mare naturelle.
Héron cendré photographié par Gilles Leblais dans une de ses mares naturelles. © Gilles Leblais, photographe de la vie sauvage.
  • Les mammifères :
    Ils sont aussi très nombreux à s’aventurer aux abords de la mare pour se baigner, se désaltérer ou se nourrir.
    On ne pourra pas tous les citer, mais en voici quelques exemples :
    • écureuil, fouine, hermine, musaraigne, hérisson, chauve-souris, renard…
  • Les reptiles :
    Ces animaux au sang froid fréquentent eux aussi les mares naturelles, pour y chasser ou simplement réguler leur température en se rafraîchissant dans l’eau ou aux abords…
    • lézards, dont le magnifique lézard vert, couleuvres avec la plus commune, la couleuvre à collier, qui chasse régulièrement les grenouilles dans la mare en été.
  • Les invertébrés :
    Nous ne citerons ici que quelques exemples parmi les plus connus ou les plus facilement observables car la diversité d’invertébrés vivant de façon permanente ou temporaire dans et autour d’une mare naturelle est tout simplement hallucinante.

    • Les libellules : il en existe une formidable diversité de grandes et petites libellules. Leurs couleurs adultes, souvent chatoyantes et vives, sont un émerveillement pour les yeux. Elles commencent leur vie dans l’eau sous forme de larves avant de sortir se transformer en ces magnifiques insectes volants qui méritent bien leur nom anglais de « Dragonfly ».
Gros plan sur une libellule Sympétrum rouge sang.
Les libellules sont de petits « dragons volants » vraiment magnifiques à observer avec une grande diversité de coloris : ici un Sympétrum rouge sang.

    Pour plus de détails et d’illustrations sur toute cette biodiversité liée aux mares naturelles, nous vous conseillons le livre de Gilles Leblais « La vie secrète de ma mare » à retrouver plus bas dans cet article.

    Moustiques et mare naturelle

    On ne pouvait pas parler de mare naturelle sans évoquer le problème des moustiques tant la question revient sur le tapis de façon systématique.

    Il est vrai que les pullulations de moustiques sont un fléau au niveau sanitaire dans de plus en plus de régions du globe.

    Aussi avoir une mare chez soi fait bien souvent craindre une recrudescence des populations de moustiques.

    Cependant, avec une mare naturelle, il y a suffisamment de prédation naturelle pour que les moustiques ne soient pas un problème !

    Moustique en vol au-dessus d’une grenouille verte dans une mare naturelle.
    Moustique en vol au-dessus d’une grenouille verte photographié par Gilles Leblais dans une de ses mares naturelles. © Gilles Leblais, photographe de la vie sauvage.

    Voici un petit aperçu des prédateurs les plus efficaces pour réguler les populations de moustiques :

    Les gros mangeurs de larves de moustiques :

    • Les tritons
    • Les larves de libellules
    • Les larves de dytiques
    • Les grenouilles

    Les gros mangeurs de moustiques adultes :

    • Les crapauds
    • Les grenouilles
    • Les libellules adultes
    • Les chauves-souris
    • Les oiseaux insectivores (soit la plupart des passereaux du jardin !)

    Or ces habitants ou visiteurs très communs des milieux aquatiques s’installent généralement assez rapidement dans une mare naturelle bien conçue.

    Donc rassurez-vous, votre mare naturelle ne sera pas une pouponnière à moustiques, mais un véritable aimant à biodiversité qui fera beaucoup de bien à votre jardin.

    Et si vraiment vous craignez les moustiques, vous pouvez, en attendant que cette biodiversité arrive, installer de petits systèmes de bulleurs ou fontaines alimentés par panneau solaire pour créer du mouvement à la surface de l’eau.

    Ce mouvement de surface limitera grandement les pontes car les femelles moustiques recherchent des eaux stagnantes et calmes !

    La mare naturelle en vidéo avec Gilles Leblais, naturaliste

    Retrouvez notre vidéo sur la mare naturelle avec les conseils du naturaliste Gilles Leblais pour créer correctement la vôtre.

    Découvrez les réalisations de ce professionnel passionné, spécialiste des mares naturelles, dans son jardin Paradis près de Velanne en Isère et de magnifiques images de la biodiversité qu’il a pu y observer.

    Livres sur la mare naturelle

    Si vous souhaitez créer votre propre mare naturelle, cet article devrait déjà vous avoir donné de bonnes bases pour entamer votre réflexion.

    Pour aller plus loin, approfondir vos connaissances et valider vos choix, nous vous conseillons vraiment les deux livres de Gilles Leblais ci-dessous :

    Le livre J’aménage ma mare naturelle

    Cet ouvrage vous donne les clés et tous les détails d’une installation réussie.

    Découvrez son contenu détaillé dans notre article dédié.

    Livre « J’aménage ma mare naturelle » de Gilles Leblais

    J’aménage ma mare naturelle

    Gilles Leblais

    Édition Terre Vivante

    Environ 12 €

    Amazon     FNAC     Decitre     Unithèque

    Le livre La vie secrète de ma mare

    Cet ouvrage vous livrera les secrets de la biodiversité associée à la mare naturelle et des astuces pour un maximum d’observations merveilleuses en toute discrétion !

    Découvrez son contenu détaillé dans notre article dédié.

    La vie secrète de ma mare

    J’observe la nature à fleur d’eau

    Livre de Gilles Leblais

    Éditions Terre Vivante

    Environ 14 €

    Amazon Decitre Fnac Unithèque

    Bonne création de mare naturelle à toutes et à tous !!

    👉 Liens complémentaires utiles :

    Listes des Espèces Exotiques Envahissantes de plantes préoccupantes pour l’Europe

    Pour en savoir plus sur Gilles Leblais et son jardin Paradis

    Les formations principales en permaculture

    Les formations complémentaires en permaculture

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