Permaculture au potager : 115 kg de récoltes sur 50 m2 dans un jardin familial

Cette vidéo a été tounée à l’été 2019. Nous adressons un grand merci à Sébastien et sa famille pour ce partage inspirant et leur chaleureux accueil sur leur jardin familial ! 

 

Là pour l’instant, on en est à 115 kilos de légumes, sur 50 m2. Donc, sur de très petites surfaces, on peut arriver à avoir des productions assez importantes.

Un jardin familial où on travaille avec la nature et non contre elle !

On est à Combrand dans le nord des Deux-Sèvres, à 5 kilomètres de la Vendée et à 10 du Maine-et-Loire. On est vraiment au nord. Le terrain, maison comprise, fait 729 m2, 620 m2 exploitables, dont 400 sont dédiés au potager en permaculture. On va dire que c’est réellement en 2015 que j’ai franchi le cap. En fait, je pratiquais déjà le jardin au naturel, mais je me suis dit qu’il y avait vraiment moyen de faire mieux, de travailler plus avec la nature, et que, quand on travaille avec la nature et pas contre elle, ça pousse encore mieux, et ensuite j’ai découvert la permaculture, connaissant pourtant assez bien l’environnement, l’agronomie, la production végétale, et je me suis vraiment pris de passion. Puis, je suis tombé sur la formation de Permaculture Design.

Le design en permaculture du potager familial pour de belles récoltes adaptées aux envies de la famille

Vue aérienne du jardin familial de Sébastien conçu en permaculture avec l’aide de nos formations en ligne !

Vue aérienne du jardin familial de Sébastien conçu en permaculture avec l’aide de nos formations en ligne !

J’ai 37 ans, je suis marié, je suis l’heureux papa de 4 garçons, de 18 mois, 5, 7, et 9 ans. Ça bouge beaucoup, et lorsque j’ai fait le design, il a fallu composer avec tout ce petit monde-là pour les objectifs. Parce que chacun voulait ou avait des recommandations, voulait des choses ou n’en voulait pas. Donc on en a beaucoup discuté, ça a été le moment de la formation où nous avons beaucoup communiqué en famille.

On est en zone 1, qui est la zone cultivée la plus proche de la maison, avec, tout d’abord un grand parterre d’aromatiques, avec ce dont on se sert le plus dans la cuisine.

Derrière moi il y a un parterre de fraises, une demande des enfants, et ils y vont très régulièrement. Et on a, derrière, un parterre d’artichauts et de rhubarbes. On est très consommateurs de rhubarbes dans la famille.

Je voulais aussi avoir la serre pas loin, qui pour l’instant est encore cultivée, mais qui à terme sera une serre à semis, parce que j’aime bien sortir de la maison et aller surveiller les semis, plutôt que d’avoir besoin de traverser tout le terrain. Comme tu parlais de terrasse, on a une exposition sud / sud-est sur le terrain, il fait très chaud l’été et donc est devenu indispensable la construction d’une pergola, avec plus tard, les kiwis qui monteront dessus pour faire de l’ombre.

Vue aérienne de la zone 1 du jardin familial de Sébastien avec la pergola pour protéger la terrasse des grosses chaleurs, la serre à semis et ses différents parterres d’aromatiques, de fraises pour les enfants et de leurs vivaces préférées : rhubarbe et artichaut !

Vue aérienne de la zone 1 du jardin familial de Sébastien avec la pergola pour protéger la terrasse des grosses chaleurs, la serre à semis et ses différents parterres d’aromatiques, de fraises pour les enfants et de leurs vivaces préférées : rhubarbe et artichaut !

Potager en permaculture : gestion de l’eau, partage et biodiversité

On a de bonnes pluviométries, on a à peu près 850 mm d’eau en moyenne sur l’année. Elles sont par contre assez mal réparties, avec un début d’été voire fin de printemps jusqu’au début d’automne très sec, avec peu de précipitations, 60 mm sur juillet août en moyenne. On est sur des sols limoneux, argileux avec 15 % d’argile, ce qui par contre est une bonne chose.

Je suis assez soucieux du climat, je m’intéresse à ce qui se passe au niveau du changement climatique dans le monde, et l’eau est vraiment une ressource clé. Je me suis en quelques sortes interdit de prendre l’eau du réseau pour arroser. Je me suis dit, on va partir dans cette voie-là, et on voit jusqu’où on peut aller. Donc je récupère toute l’eau des toitures, dans un puisard que je pompe et que je stocke sur 2 m3, et une autre partie du garage que je stocke sur 1 m3. J’ai utilisé cette année 5 m3 d’eau.

Système de récupération de l’eau de pluie de l’ensemble de la toiture chez Sébastien.

Système de récupération de l’eau de pluie de l’ensemble de la toiture chez Sébastien.

Un puisard c’est comme un puits sauf que c’est un puits qui n’est pas bouché dans le fond, où l’eau finalement va finir par s’infiltrer et ne restera pas. Donc si on ne la pompe pas tout de suite, au bout d’un certain temps, il n’y plus d’eau dedans. Je trouve que c’est déjà pas mal, parce qu’on cultive à peu près sur 50 m2 et on est déjà à plus d’une centaine de kilos de légumes, je pense qu’il y a encore moyen de faire mieux une fois le design optimisé et le sol travaillé.

Une conception en permaculture adaptée aux problèmes de dos de Sébastien

Je suis handicapé à 60 % donc j’ai relevé les cuves d’eau, j’ai un très faible débit, mais quand je branche un tuyau avec une baguette, je peux promener mon tuyau pour arroser en gardant le dos droit parce que j’ai des problèmes de dos.

Surélévation des tonnes à eau dans le potager en permaculture de Sébastien pour lui permettre d’arroser au tuyau sans avoir à se baisser, pour faire avec ses problèmes de dos.

Surélévation des tonnes à eau dans le potager en permaculture de Sébastien pour lui permettre d’arroser au tuyau sans avoir à se baisser, pour faire avec ses problèmes de dos.

Ce qui a été très important dans la mise en place de ce design, c’est la question de mes capacités : suis-je capable de… ? J’avais déjà des éléments qui étaient installés et notamment de l’eau et n’étant pas capable, à cause de mes problèmes physiques, il a fallu faire avec et composer avec ça, mais pour que ça reste quand même pratique et on peut se servir de cette eau.

Illustration du principe de permaculture : le problème est la solution

On peut faire un jardin très productif, mais il faut trouver des alternatives, trouver des techniques. Parfois, on rage un peu, parce qu’on ne peut pas faire exactement ce qu’on avait prévu. Je suis entouré d’amis qui sont conscients de mes problèmes, et qui m’aident. L’entraide est vraiment très importante, mais parfois, dans la mise en place du design, il y a des bacs que j’aurais voulu enlever, mais je ne pouvais pas à cause de mon dos. Et bien ce n’est pas grave, ils sont restés là. Et donc, comment vais-je agencer sachant qu’à la base je voulais les enlever, et finalement le problème se transforme en solution.

Redistribution des surplus de récoltes et échanges de bons procédés avec le voisinage

Ma connaissance du milieu agricole me permet de récupérer de la paille bio par exemple. Il est hors de question pour nous, dans la famille, de jeter des surplus, donc quand on en a des surplus que ce soit en œufs, en légumes, on fait profiter le voisinage.

Un petit potager en permaculture productif qui permet à Sébastien et sa famille de partager leurs surplus avec le voisinage !

Un petit potager en permaculture productif qui permet à Sébastien et sa famille de partager leurs surplus avec le voisinage !

Je récupère aussi la tonte du voisin, plutôt qu’il l’emmène à la déchetterie. Je vais récupérer leur « or vert » et je m’en sers pour le jardin. Moi ça me fait une ressource, le voisin est très content de pouvoir s’en débarrasser sans aller à la déchetterie. Au début il se demandait bien à quoi ça servait, puis il est venu, lors d’une visite que j’avais organisée au mois juin et il a pu voir à quoi servait sa pelouse. Et maintenant, il m’envoie un texto toutes les semaines pour savoir si je veux sa pelouse et la réponse est toujours la même, c’est oui.

La gestion différenciée au potager en permaculture

C’est de la gestion différenciée, comme au niveau des haies, qui ne sont jamais tondues. La meilleure façon de gérer une haie, c’est de la laisser vivre. Moi je la taille une fois tous les ans pour les branches qui vont sur le chemin communal. Un peu pour l’aspect réglementaire, autrement je la taille tous les trois ans pour vraiment une bonne pousse d’arbre ce qui me permet de produire du BRF. J’ai sinon beaucoup de petites zones, que j’aime appeler des zones de biodiversités, où je ne touche à rien.

Des haies libres et zones jamais tondues, juste à côté de parterres de cultures potagères créent de nombreuses petites zones propices à la biodiversité, contribuant à la résilience du jardin familial !

Des haies libres et zones jamais tondues, juste à côté de parterres de cultures potagères créent de nombreuses petites zones propices à la biodiversité, contribuant à la résilience du jardin familial !

Ce sont des mini zones 5, des zones sauvages où on laisse vivre, on regarde ce qui se passe. On s’aperçoit maintenant qu’on a beaucoup de lézard, de crapauds… On a énormément de faune qui vient, et que l’on retrouve ensuite dans les parterres.

Plantes ressources et associations végétales au potager en permaculture

J’ai de la consoude officinale, qu’il faut bien contrôler parce qu’elle se reproduit par graines, et j’ai de la bocking 14 qui elle est de la flore stérile, qu’on contrôle très bien, qu’on peut faucher jusqu’à 6 fois dans l’année et qui repousse en 4 semaines. Donc la consoude est très présente dans notre jardin, je l’utilise en purin, je l’utilise en décoction ou en paillage. C’est une plante très importante dans ce jardin.

La consoude, une plante ressource essentielle dans le jardin familial de Sébastien avec laquelle il prépare des purins, des décoctions ou qu’il utilise en paillage.

La consoude, une plante ressource essentielle dans le jardin familial de Sébastien avec laquelle il prépare des purins, des décoctions ou qu’il utilise en paillage.

Alors après je travaille aussi beaucoup sur des associations de fleurs. J’aime beaucoup les fleurs, mais c’est quelque chose que je ne connais pas encore assez, il va falloir que je travaille là-dessus. C’est pour ça que j’ai des zones qui vont être en engrais vert, mais dans lesquelles je compte mettre des fleurs à terme. Je ne vais pas planter une fleur pour planter une fleur, il faut qu’elle soit choisie, soit qu’elle m’apporte quelque chose, soit qu’elle apporte quelque chose à l’environnement.

Association de cultures potagères et fleurs dans le jardin familial de Sébastien : ici des capucines et des œillets d’Inde, deux fleurs à la fois belles et très utiles au potager en permaculture. La capucine, comestible, attire aussi les pucerons et donc les coccinelles, éloigne également certaines punaises ravageuses des petits fruits rouges. L’œillet d’Inde, lui, attire les pollinisateurs et éloigne les nématodes, très utiles en association avec les tomates par exemple !

Association de cultures potagères et fleurs dans le jardin familial de Sébastien : ici des capucines et des œillets d’Inde, deux fleurs à la fois belles et très utiles au potager en permaculture. La capucine, comestible, attire aussi les pucerons et donc les coccinelles, éloigne également certaines punaises ravageuses des petits fruits rouges. L’œillet d’Inde, lui, attire les pollinisateurs et éloigne les nématodes, très utiles en association avec les tomates par exemple !

Diffusion de la permaculture ou comment aider à changer de regard sur le jardin et sa biodiversité

J’enseigne dans le milieu agricole, dans une maison familiale rurale, où on a des jeunes qui sont assez butés, qui sont encore comme le grand-père ou comme le père, et qui pour certains ne sont pas encore dans cette démarche agroécologique. Par exemple, l’année dernière j’ai fait un module sur la permaculture avec des élèves de 3e, qui ne connaissaient absolument pas le principe. Je les ai emmenés visiter certains endroits, et même s’ils m’ont clairement dit « je ne ferai pas ça », ils ont trouvé ça vraiment intéressant, toutes ces choses à découvrir et toute cette vie.

Des récoltes saines et goûteuses, ça change tout !

Ça a changé mon regard sur la faune et la flore. Surtout la faune. Autant j’étais conscient du sol, autant c’est vrai que quand on voit arriver des pollinisateurs, quand on voit des hérissons, des grenouilles

Grâce aux fleurs, les pollinisateurs sont au rendez-vous dans le potager en permaculture de Sébastien !

Grâce aux fleurs, les pollinisateurs sont au rendez-vous dans le potager en permaculture de Sébastien !

C’est surtout le regard des enfants… le regard des enfants, qui vont cueillir des fruits qu’ils vous ramènent, des légumes, et qui savent très bien vous dire, « ah ça papa, ce n’est pas bio, ça n’a pas le même goût que d’habitude », ils ne s’y trompent pas et ils ne sont pourtant pas bien vieux !

Rencontres au potager en permaculture : Partager, échanger et apprendre les uns des autres

Je suis bénévole et administrateur au centre permanent d’initiatives pour l’environnement Sèvre et Bocage, à la maison de la vie rurale à Pouzauges, qui œuvre beaucoup pour le développement durable. Il y a un très grand jardin en permaculture, des salariés dynamiques qui font énormément. Il y a des formations pour l’environnement, conseil aux entreprises, aux collectivités, aux usagers.

J’ai fait visiter mon jardin au mois de juin dernier et les notions de partage et les discussions surviennent parce que les gens ne sont pas habitués à voir un jardin comme ça. Ils sont habitués à voir un jardin très en rang, très propre, de leurs mots. C’est un concept qui me fait beaucoup rire, le « jardin propre ». Et je trouve que ces discussions-là sont extrêmement bénéfiques, parce qu’on peut apprendre des uns et des autres.

Un grand merci à Sébastien et sa famille pour nous avoir ouvert les portes de leur jardin familial et bravo pour ce super potager en permaculture !

Un grand merci à Sébastien et sa famille pour nous avoir ouvert les portes de leur jardin familial et bravo pour ce super potager en permaculture !

 

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A propos de l'auteur

Permaculture Design

Cet article a été rédigé par l’équipe du Bureau d’étude PermacultureDesign.

2 Commentaires

  1. Pascal

    Merci pour ta vidéo et pour ton humilité.tu es une très bonne personne .Continue à diffuser largement ton savoir.

    Réponse
  2. Lequeux

    Bonjour, merci pour ce partage. Je suis super contente d’entendre enfin quelqu’un qui a des problèmes de santé. J’en ai aussi et je ne sais pas me baisser. Je cherche donc à trouver des solutions pour surélever tout, mais l’aménagement pose problème !!! J’espère enfin trouver de l’aide un jour… En attendant je regarde des vidéos MERCI

    Réponse

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