Faut-il être riche pour manger sain en ville ?

Faut-il être riche pour manger sain en ville ?

Eh oui, quand on habite en ville, que l’on n’a ni balcon, ni terrasse, ni potager, difficile de manger sain sans payer le prix fort dans certaines grandes enseignes bio qui fleurissent partout.

Ces enseignes ont bien compris le besoin et la préoccupation des consommateurs pour le contenu de leur assiette, et font du greenwashing* en flirtant avec la tendance.

Or, elles ne répondent qu’à une infime partie de la population en faisant de la discrimination par le prix, car ces magasins qui proposent des produits bios, sains et éthiques restent inaccessibles pour les foyers à petits et moyens revenus.

Comme alternative, on connaît déjà :

  • les amaps qui créent le lien entre producteurs et consommateurs
  • les coopératives de paysans qui se rassemblent pour vendre leurs produits en propres
  • les marchés, où les producteurs locaux proposent leurs spécialités

Les avantages de ces 3 alternatives sont :

  • des prix qui subissent peu de marge grâce à un circuit court et direct
  • la fraîcheur et le respect de la saisonnalité, fruits de la terre et du travail du paysan
  • une présence forte de ces 3 alternatives dans toutes les villes

En cumulant ces 3 circuits, il est donc tout à fait possible de manger sain, régulièrement et à des prix bas.
Seulement voilà, si l’on veut manger des produits fraîchement cueillis, il faut du temps pour faire ses courses dans les 3 circuits, car la gamme de produits proposés est souvent restreinte et l’on est obligé de compléter ailleurs, et bien sûr avoir acquis la conscience que ce que l’on met dans l’assiette se répercute sur la santé.

Or, les citadins aiment faire leur course près de chez eux dans des hypermarchés complets en terme d’offre, 50 % y font leurs courses une fois par semaine (Etude CSA 2013), et un sondage BVA réalisé en mars 2015 indique que les CSP- (catégories socioprofessionnelles qui impliquent des petits revenus), logiquement plus attachés aux prix bas, sont 58 % à avoir une bonne image des supermarchés, et à les préférer à tout autre circuit.

Il est clair qu’un changement de mentalité, une offre complète en terme de références et des tarifs abordables forment le trépied incontournable pour que les urbains changent leur mode de consommation, surtout chez les CSP- (catégories socioprofessionnelles à petits revenus).

À cette question, « Faut-il être riche pour manger sain », des urbains engagés ont décidé de répondre NON ! Un esprit permaculturel sans le savoir, qui guide la conception et la mise en place de ce nouveau modèle.

Comment ? Tout simplement en créant leur supermarché citoyen et indépendant, collaboratif et participatif.

De plus en plus d’urbains motivés se regroupent pour créer des supermarchés coopératifs afin de pouvoir manger sain et pas cher en ville.De cette constatation, une poignée d’urbains se sont retroussés les manches il y a 40 ans de l’autre côté de l’Atlantique, à Brooklyn et ont créé leur propre supermarché, nous offrant aujourd’hui un recul empirique, mais aussi pragmatique sur cette réussite.

Ce Supermarché, Park Slope Food Coop, propose aujourd’hui 15 000 références produits et compte parmi 16 500 adhérents et clients. Si vous voulez en savoir plus d’ailleurs un film existe : Infos sur le film Food Coop

Ils s’appellent :

La Louve à Paris

Otsokop à Anglet

Supercoop à Bordeaux

Superquinquin à Lille

La Chouette à Toulouse

Beescoop à Bruxelles

La Cagette à Montpellier

et bien d’autres à l’étude dans d’autres villes de France : https://supermarches-cooperatifs.fr
Ils s’inspirent du modèle de Park Slope Food Coop.
Le principe : « mettre la main à la pâte plutôt qu’au portefeuille » comme le résument les adhérents de Supercoop à Bordeaux
L’idée est simple, adhérer et investir 3 h de son temps par mois pour faire tourner le supermarché (nettoyage, inventaire, manutention des rayons, rangement, tenue des caisses.. ) et ainsi profiter de -20 à -40 % sur les produits souvent bio, locaux et sains.

De plus en plus d’urbains motivés se regroupent pour créer des supermarchés coopératifs afin de pouvoir manger sain et pas cher en ville.

Comment cela est-il réalisable ? Tout simplement parce que ce type d’initiative favorise les circuits courts d’une agriculture locale, et que les charges sociales sont basses grâce au bénévolat des consomm’acteurs. Le consommateur adhérent choisit les références qu’il souhaite voir dans son supermarché, qui devient complètement adapté à ses besoins. Ainsi ce n’est pas seulement des légumes et des fruits, c’est aussi de la volaille, de l’épicerie, des fromages, des poissons, laits, boissons, produits d’hygiène, produits cosmétiques, on peut tout trouver. Un fonctionnement indépendant et une vraie alternative qui répond aux contraintes financières des CSP- (catégories socioprofessionnelles à petits revenus).

Des produits sains pour tous !

Le point de départ d’un tel projet, c’est d’abord des personnes motivées avec l’envie de participer au changement, et la création d’une association pour monter le supermarché.
Ensuite, différentes actions sont menées : recherche d’un local, recrutement d’adhérents pour atteindre un seuil de rentabilité pour l’ouverture du supermarché, obtenir des aides et des subventions, contacter les producteurs et créer un groupement d’achats…

Une association où l’humain a son importance et où la principale difficulté est le « travailler ensemble », car on travaille avec un objectif futur qui demande de participer et d’agir en investissant son temps sans rémunération, avec le temps que permet du bénévolat, mais aussi avec une vraie diversité de personnalités.

Là aussi, chaque coop adopte sa propre méthode de communication et de gouvernance, loin des fonctionnements pyramidaux et procéduriers des entreprises. Bâtons de parole, sociocratie, holacratie, décisions par consentement… ces nouvelles organisations permettent une vraie agilité du collectif dans le développement du projet, une richesse d’idées et une vraie créativité.

Chaque coopérative de consommateurs choisit ainsi ses produits en fonction des besoins des personnes qui la compose. Les produits sont testés, les producteurs sont choisis avec soin en local, en fonction de leur éthique et la qualité de leurs produits.

De belles initiatives qui permettent de rassembler les foyers à petits budgets qui désirent manger sainement avec les paysans ou fabricants locaux soucieux de qualité et qui souhaitent vivre libérés de la guerre des prix imposés par les grandes chaînes de supermarchés.

Sabine Curci

Naturopathe à bordeaux et praticienne en permaculture humaine.
Retrouvez-la sur son site : www.merci-nature.fr

* Greenwashing : anglicisme qui sert à désigner les pratiques consistant à utiliser abusivement un positionnement ou des pratiques écologiques à des fins marketing.

« Faire ensemble »

Outils participatifs pour le collectif

Livre de Robina Mac Curdy
Édité par Les Éditions Passerelle Éco en 2013.

Prix : environ 15 €

Références complètes (éditeur, ISBN…), descriptions et avis des lecteurs sur :
Amazon    |   Unithèque

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A propos de l'auteur

Sabine Curci

Naturopathe à bordeaux et praticienne en permaculture humaine. Retrouvez-la sur son site : www.merci-nature.fr

1 commentaire

  1. Sebastien m.

    Merci pour cet article, le.concept est très intéressant, et je ne connaissais pas!

    Réponse

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