Dans la plupart des jardins, les ronces ne sont pas les bienvenues et beaucoup d’énergie est dépensée pour les éradiquer partout où elles apparaissent.
Pourtant les ronces sont des végétaux formidables 🤩 qui ont de nombreux avantages très précieux dans un jardin en permaculture notamment pour la biodiversité 🐝🐞🦋🦔.
Afin de faire évoluer notre regard sur les ronces au jardin 🧐, Magalie, membre de notre bureau d’études, nous partage en vidéo sa vision des ronces et sa façon de les gérer sur son terrain pour mieux cohabiter avec cette mal-aimée des jardins 😉.
Ci-dessous retranscription de la vidéo
Les atouts de la ronce dans un jardin en permaculture
Les ronces sont souvent mal vues par les jardiniers, ça gêne, ça fait pas propre, ça pique, donc c’est généralement un végétal qu’on souhaite éliminer à tout prix.
Globalement dans un jardin en permaculture, on va plutôt faire l’inverse parce que la ronce est en fait, un super végétal pionnier qui a énormément de qualités.
Elle prépare un sol à la venue prochaine, notamment de jeunes arbres pour transformer un milieu en forêt et du coup, elle a énormément d’avantages.
Feuilles de ronce, mûres, fleurs… et tellement plus encore !
Il serait vraiment dommage de s’en priver que ce soit :
- en termes de propriétés médicinales au niveau des feuilles de ronce qu’on peut faire en infusion,
- au niveau des fruits,
- au niveau de l’attraction aussi pour les insectes, les pollinisateurs au niveau des fleurs.
En complément des atouts évoqués en vidéo, on peut rajouter notamment que :
- la ronce peut également servir à faire de la vannerie sauvage,
- elle fait une excellente haie défensive, pouvant aussi être brise-vent et brise-vue.
- elle sert d’abri à de nombreux oiseaux sauvages et petits mammifères comme les hérissons qui sont de super auxiliaires au jardin.
- son système racinaire est en plus une véritable interface entre les réseaux mycéliens des champs et des forêts…
Bref, sous leur allure austère, les ronces sont, en fait, tout bonnement incroyables et indispensables à la vitalité de nos écosystèmes !
La ronce, végétal pionnier extrêmement résistant
En fait, on a beaucoup plus à gagner à garder les ronces chez soi qu’à essayer de les éradiquer à tout prix !
Parce que c’est en plus souvent, un combat perdu d’avance, si on n’utilise pas évidemment de la chimie lourde.
La ronce est extrêmement résistante et elle va revenir : on la coupe et elle revient.
Alors, on peut s’en débarrasser si vraiment on fait des coupes très régulières, fréquentes et qu’on s’acharne sur un endroit.
Mais ça reste quand même un végétal compliqué à enlever.
Nous, on les aime beaucoup donc, on les garde.
La ronce, mère des chênes
On a plusieurs endroits comme ça sur le terrain où vraiment on les a laissées se développer, faire leur vie.
Là, par exemple, on voit que déjà on va avoir pas mal de fruits cette saison et puis il y a plein de jeunes arbres qui poussent au travers de ce roncier.
Bon là, on a un noyer, là on a des petits chênes, il y a aussi des petits cerisiers…
La ronce, on l’appelle aussi souvent « la mère des chênes » ou « la mère des petits arbres » parce qu’elle permet aux jeunes arbres de germer, de se développer et d’être à l’abri des attaques de cervidés ou de lièvres par exemple.
Pour nous, elle a énormément d’avantages et elle contribue à la résilience de tout notre écosystème donc on la garde.
Maîtriser la ronce sur les chemins et accès
Par contre, c’est vrai qu’on la maîtrise par endroits.
C’est-à-dire qu’on ne se laisse pas complètement envahir par la ronce sinon on ne pourrait plus circuler chez nous.
Donc, tout simplement, quand elle est sur une zone où elle ne nous convient pas, elle va gêner le passage, on coupe la partie qui dépasse et c’est fini.
À part ça, on la regarde pousser et on attend avec impatience les fruits mûrs 😋 !
Pour aller plus loin sur les ronces, leurs usages et bienfaits
Si vous voulez vraiment découvrir la ronce sous un nouveau jour, mieux comprendre ce formidable végétal, en apprendre plus sur sa tumultueuse relation avec les hommes à travers l’histoire, mais aussi ses utilisations artisanales, médicinales, culinaires… on vous conseille de lire le livre de Bernard Bertrand aux Éditions de Terran intitulé « Pour l’amour d’une ronce ».
Il y a fort à parier qu’après cette lecture, vous ne considèrerez plus du tout la ronce de la même manière !
Pour l’amour d’une ronce
Bernard Bertrand
Édition De Terran – 2003.
12.5 €
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Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
Bonjour, j’ai acheté un terrain avec beaucoup de ronces et fougères. J’ai décidé de cohabiter avec. Les ronces n’ont pas de fleurs. Ont-elles été trop coupé avant ma venue ? Y-a-t-il des ronciers qui ne produisent pas de fruits ? Merci de votre réponse, Catherine
Bonjour Catherine, il existe différentes espèces de ronces en Europe dont les fructifications sont plus ou moins intéressantes, mais globalement toutes fructifient…sur les rameaux de 2 ans (sauf conditions climatiques extrêmes pouvant pousser la plante à fructifier la 1ere année) donc si les fauches ont été fréquentes jusqu’à présent, vous n’aurez peut-être pas de fruits cette année ! Les productions de fruits peuvent être variables selon les années et l’endroit où se trouve la ronce, mais il y en a toujours un peu dans les ronciers d’au moins 2 ans…encore faut-il les récolter avant la faune sauvage qui aime aussi beaucoup les mûres 😉 ! Belle continuation à vous !