Je remarque une caractéristique commune à de nombreux clients du bureau d’études et stagiaires que je croise : celle de viser l’autosuffisance dans leur vie. J’ai personnellement suivi cette voie pendant de nombreuses années, et mené une réflexion dans ce domaine, qui m’amène à vous la partager aujourd’hui. Chacun mettra ces informations au regard de sa sensibilité personnelle, mais j’avais le besoin de vous faire ce retour d’expérience personnelle, de la partager avec vous.
De quoi parlons-nous ?
Le Larousse nous définit l’autosuffisance de la sorte : « Dont les ressources propres sont suffisantes pour assurer les besoins essentiels ».
Les besoins essentiels ??? La liste peut être longue : alimentation, énergie, abri, vêtement… Qu’est-ce qu’on fait, on classe aussi le besoin de vivre en société, d’exprimer notre créativité, dans les besoins essentiels, ou non ?
Ce que je constate généralement, c’est que le premier des objectifs des gens vivant une transition se situe principalement du côté alimentaire, et au regard de ce que l’on trouve sur le grand « marché » de l’alimentaire occidental, c’est bien normal…
Une expérience intense
Je me suis pas mal débattu, il y a maintenant une dizaine d’années, dans les premiers temps de ma transition personnelle pour tenter l’aventure de l’autonomie, alimentaire dans un premier temps puis la suite qui devait logiquement, et facilement suivre 😉
Il est extrêmement gratifiant de mettre les mains dans la terre, de se lancer dans l’autoproduction, de manger sain, mais je me suis aperçu très rapidement qu’il serait impossible d’être totalement autosuffisant.
Je mettais une énergie folle dans les travaux d’autoproduction en général : 3 ans d’autoconstruction d’une habitation au top de l’écologie, et qui n’a d’égal que la dimension de mon ego de l’époque, et de la pression que je mettais à vouloir impérativement incarner « tout entier » le changement que je voulais pour le monde… Trop grand… Trop vite…
Je voulais faire du maraîchage, des fruits, des animaux…
Une expérience fabuleuse bien sûr, dans ces moments forts… comme désespérants, mais qui m’amènent aujourd’hui à faire plusieurs constats à commencer par celui qu’il m’est impossible de produire seul l’ensemble de mes besoins. Je ne dispose pas de suffisamment de temps, et aujourd’hui je ne pense plus que cela soit une voie souhaitable ni un modèle futur de durabilité…
Autre constat : nous sommes interdépendants, que nous le voulions ou non, du textile que nous portons, à la dent que nous faisons soigner, à l’ordinateur depuis lequel je vous écris et vous me lisez… Il est impossible de capitaliser tous les savoirs et les savoirs-faire nécessaires à l’autosuffisance totale.
Et puis, mea culpa, j’aime être au contact de la nature, de la terre, mais je dois avouer que j’ai plus une mentalité de naturaliste, d’observateur, de concepteur, que celle d’un agriculteur ou d’un jardinier à temps complet…
Est-ce que cela fait toujours de moi un permaculteur ?
Que recherchons-nous vraiment ?
Qu’est-ce qui nous attire vers un retour à la nature, la campagne, nous donne envie de s’orienter vers la permaculture ? C’est la volonté de participer au changement de notre monde, et de le faire évoluer vers un modèle plus juste envers les humains et la planète qui nous accueille.
L’agriculture-permanente (ou du moins aussi durable soit-elle, peu importe son nom) du début du mouvement de permaculture ne nous protégeant pas de l’auto-extinction, il nous faut transiter vers une culture-permanente…
En menant progressivement cette réflexion, j’ai petit à petit compris que je reproduisais, par mes recherches d’autosuffisance à tout prix, le modèle individualiste ambiant sous une autre forme.
Pas à pas, j’ai déconstruit mes croyances autour de ces sujets, en acceptant une solution qui me convenait, celle de travailler à construire la résilience de mes proches, de ma biorégion. OK d’accord, mais comment ? Eh bien pourquoi pas en observant où je pouvais être vraiment efficace pour être utile dans la création de ce nouveau paradigme… Et où pourrais-je bien être le plus efficace ? Dans ma ou mes niches, dans les activités où je ne vois pas le temps passer, où je me sens au maximum de mon pouvoir créatif, et en résonance totale avec le tout.
Alors oui, je vous l’avoue, j’aime jardiner, produire une partie de ma nourriture, mais dans les limites où je prends du plaisir à le faire… au-delà, je laisse ce travail à ceux qui sont vraiment passionnés par cette activité… Je suis extrêmement fier de les aider à travailler dans leurs passions, car moi j’ai trouvé les miennes : concevoir des systèmes durables, les expérimenter et les transmettre…
Apporter ma participation au changement… Avant tout, en le vivant bien !
Grâce à ces activités qui génèrent des surplus, je suis très heureux aujourd’hui d’avoir pu offrir sur notre ferme expérimentale un poste de maraîcher à une personne réellement passionnée, et puis de pouvoir m’offrir de l’artisanat créé par des spécialistes, et le rémunérer au juste prix de leur travail (en gros vachement plus cher que chez Kiabi ou Gifi).
Je fais travailler et participe à la vie d’une économie locale saine. Je permets à des artisans, des artistes, des producteurs d’aliments sains, des soignants et thérapeutes alternatifs, etc. de vivre eux aussi leurs passions.
Bien sûr, il serait dommage de posséder un petit lopin de terre sans en tirer une petite production par les temps qui courent, quoique : un petit coin de nature non touchée par l’homme aujourd’hui, ça devient de plus en plus rare… mais il est clair que pour s’extirper du modèle supermarché-pharmacie-travail aliénant, l’autoproduction est un point de départ important.
Mais là où je souhaite attirer votre attention, c’est dans quelle mesure cela doit être présent dans votre vie ?
Certains vivront très bien le métier de la terre, peut-être même l’autarcie totale, bien qu’il soit rare de rencontrer des personnes totalement autonomes, si c’est le cas pour vous, bravo !
Ce qui est peu souhaitable pour un être grégaire et social tel que l’humain, c’est l’isolement…
Des outils pour produire plus efficacement
Les éthiques, les principes de permaculture sont fascinants et chaque jour j’entrevoie un peu plus de leurs significations, mais ce qui me passionne le plus dans la démarche permaculturelle et que je partage avec notre équipe, c’est le design, la conception.
Il est clair que cette méthodologie nous aide énormément dans notre capacité à autoproduire plus efficacement, et donc dans l’énergie et le temps que nous y mettons. Et c’est ça qui est, je pense, capital dans la démarche que nous devons mener : produire mieux avec moins, et je dois dire que la méthodologie de design en permaculture est passionnante à ce niveau…
Je m’en suis aperçu un peu tard, mais il y a réellement une alternative à la débauche d’énergie fossile, ou humaine pour entrer dans une démarche d’autoproduction, celle de la planification de systèmes économes, diversifiés, stables et efficaces, et ce, dans de nombreux secteurs d’activités… Et c’est là une des grandes valeurs ajoutées de la permaculture, souvent mal comprise.
En conclusion
Vais-je me faire brûler sur le bûcher des garants de la permaculture ? Loin d’être un dogme pour moi, je pense aujourd’hui parfaitement assumer ma/mes niches, et là où toute notre équipe se sent bien, notre rôle d’entrepreneur régénératif, car oui, nous avons la possibilité de régler certains problèmes de société, environnementaux, en créant des initiatives vertueuses et économiquement viables, donc sans perfusions gouvernementales, européennes, ou issues de fondations qui détruisent la planète d’un côté et subventionnent la guérison de l’autre…
Certains reconnaîtront peut-être leur propre parcours dans tout ceci, car nous sommes de plus en plus nombreux à faire ces constats…
Néanmoins, peut-être qu’après la lecture de cet article, vous aurez toujours envie de vivre cette idée d’autosuffisance, dans ce cas, je vous encourage à y aller à fond, si c’est votre voie, vous devez la vivre jusqu’au bout !
D’un autre coté, si cet article vous a interpellé, il est peut-être temps de vous arrêter et de vous demander : est-ce que ce que je projette me fait réellement vibrer, au plus profond de moi, est-ce que je nourris un besoin de reconnaissance, de la colère ou des ressentiments face à un système déséquilibré, ou un réel enthousiasme, une passion pour ce que je vais faire ?
Benjamin Broustey
(Plus d’information sur l’auteur(e) en bas de page)
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Benjamin Broustey
Co-fondateur du bureau d'études Benjamin a quitté Permaculture Design fin 2021.
Excellente et nécessaire réflexion. J’ose croire que cet article émane d’une maturité émotionnelle grandissante. Je crois aussi que l’Égo est trop souvent le moteur de nos actions. Je démarre un projet sur une terre de 37 acres au Québec et pour que ce projet soit une source de bonheur et d’actualisation pour moi, ma conjointe et mes enfants, je pense que ce genre de réflexion doit être faite. Jour après jour possiblement? À chacun ses buts et ses motivations, mais pour ma part, ce que je cherche, c’est de « créer » (ou plutôt de participer à) un véritable petit jardin d’Éden… Ça ne me dérange absolument pas de partager les fruits de la terre avec les autres animaux… cerfs de Virginie, ratons laveurs et autres. Je ne veux pas devenir agriculteur et passer la moitié de mon temps à maraîcher. Sutrout pas à combattre la nature en désherbant et tout. Je plante et la nature fait le reste. Si ça ne fonctionne qu’à moitié pour mes besoins, la nature trouvera son chemin et j’accepterai le résultat. Du moins, c’est ce que je pense actuellement. Je travaille le bois et je viens de me construire un petit atelier sur la terre en question. J’espère rendre cet endroit merveilleusement inspirant, mais je ne pense pas pouvoir ou vouloir en tirer l’entièreté des revenus suffisants pour les besoins de ma famille. Un endroit formidable où il fait bon vivre, un coin de paradis, un endroit où je peux contribuer à ma manière à prendre soins de la nature, voilà ce que j’espère de tout coeur.
Article très intéressant…
De mon côté L’idée de l’autonomie m’intéressait pas mal il y a quelques temps… mais en fait je trouve au final ça très individualiste, réac, et une perte de temps dans le sens ou tout le monde peut pas etre spécialiste de tout, mon voisin saura mieux faire pousser des tomates que moi, donc autant lui demander des tomates, et lui donner mes poireaux que je cultive plus facilement que lui, etc…
Pour moi l’autonomie est intéressante d’un point de vue communal, voir « cantonale » mais à l’échelle individuelle ou famillial, c’est clairement pas un modèle de société.
Après c’est sur on apprend plein de trucs…
Eh le petit schema de la maison me parait un peu trompeur, il faut au moins 1ha pour une vache … mais de toute façon en étant végétalien le problème est réglé ! xD
Bonjour Benjamin,
Merci pour le partage de toutes ces réflexions.
Pour ma part, je vise aussi l’auto-suffisance alimentaire, sachant pertinemment bien qu’en pratique, elle n’est pas réalisable à 100% (les bananes ne poussent pas encore en Belgique…).
Dans ma petite famille (comparable à celle du prochain module), cela fait quelques mois, si pas quelques années, que nous cherchions à comprendre ce qui ne tournait pas rond dans (la composition de) nos assiettes. Après les nombreux scandales agro-alimentaires, le passage vers le bio, de préférence local, s’imposait rapidement.
Toutefois, il y avait comme un goût de trop peu même si nous avons gagné énormément en convivialité, en qualité et en confiance envers les petits producteurs,
Et puis, début janvier, ce fût la sortie, en Belgique, du film fraîchement et très justement récompensé d’un césar, « demain ». Ce fut pour nous, sans conteste, la révélation !
En effet, si ce documentaire synthétise admirablement à quel point le monde marche sur la tête, il rappelle aussi que nous en sommes devenus esclaves, jusque dans nos approvisionnements en nourriture, mais que nous pouvons reprendre notre destin en main, à notre niveau.
Et la permaculture, dans tout cela ?
Et bien, si j’espère avant tout chose, grâce à la permaculture, de produire de « vrais » légumes, en quantités et qualités dignes des efforts consentis, c’est aussi pour pouvoir nous affranchir le plus possible d’un système économique qui va droit dans le mur (même si personne ne peut dire où, quoi et comment cela va se passer), pour un de nos besoins de base, la nourriture.
Il me reste juste un bémol à ajouter : il faut avoir les moyens de ses ambitions pour un tel changement de cap…compte tenu du manque de surface cultivable (un petit balcon et un jardinet de week-end), des contraintes logistiques tant professionnelles que scolaires…
Bref, c’est pour l’instant, encore un sacré casse-tête…
Mais cela ne m’empêche pas de vous souhaitez une bonne continuation à tous !
Jean-Paul
Bonjour Benjamin,
Je suis entièrement d’accord sur le fond de ton article. J’ai juste envie de réagir sur la dernière phrase: pour ma part, c’est « la colère et le ressentiment face à un système déséquilibré » qui m’ont fait réagir et qui ont fait naître mon envie d’organiser ma vie autrement. Le « ou » chez moi se transforme en « et ». Ca a été le déclencheur qui m’a fait ouvrir les yeux et donné « l’enthousiasme et la passion » pour ce que je vais faire.
Malheureusement, le projet au Costa Rica a pris du retard et je laisse pour l’instant le terrain à une dame qui n’a rien. Elle le cultive pour elle-même en échange de son entretien, en attendant que je puisse m’y atteler.
Pour ce qui est des abeilles, ça fait partie de mon projet aussi dans le but d’éviter les sucres raffinés. Il existe la « PERMAPICULTURE » créée par Oscar Perone qui a des dizaines d’années d’expérience en la matière. Je serais ravie de joindre le manuel qu’il a écrit mais le site ne le permet pas.
Si ça intéresse quelqu’un, faites moi signe. Il n’existe qu’en espagnol pour l’instant et gagnerait à être traduit. C’est hyper intéressant au niveau du respect de l’abeille et de sa ruche révolutionnaire dont les dimensions limitent automatiquement les invasions de varoas. Tous les plans sont fournis. 180 pages au total.
Bonjour
Sandrine attention aux dérives de l’apiculture dite moderne. En France c’est quasi impossible de le faire sans avoir des pertes importantes voire totales du cheptel. La seule expérience que je connais et qui fonctionne parfaitement, est située dans un parc naturel. Absence d’agriculture mortifère. Sinon, il y a trop de paramètres que tu ne peux pas contrôler qui viennent contrarier tes ruches. Alors la majorité des apiculteurs élèvent des reines afin de remplacer celles mortes dans la saison. Alimentent en sucre afin d’avoir des récoltes importantes, tuent les reines tous les ans pour avoir des reines qui pondent un maximum, etc
Il est incroyable que le meilleur endroit pour faire de l’apiculture soit maintenant dans les villes. C’est le seul endroit ou l’on peut faire un peu de miel sans trop de perte. Pour la campagne…. C’est terminé pour moi
Perte de toutes mes colonies
Toutefois, l’apiculture est une belle passion et il peut y avoir de beaux projets comme au Maroc
Bon courage
Merci Dominique
C’est bien à ça que j’arrive aussi actuellement Benjamin : produire bien et bon, aider les autres avec les surplus et surtout garder et faire grandir les liens sociaux. L’autonomie ne peut se concevoir seul effectivement, mais à plusieurs, au sein d’un groupe de personnes solidaires et complémentaires par leurs savoirs et savoir-faire, ça devient possible et surtout enrichissant.
Excellent article l’ami Ben,
tu fais bien de poser des éléments de réflexion de temps en temps. Si la Permaculture fait l’objet d’un phénomène de mode et c’est tant mieux, beaucoups auront besoin de conseils expérimentés pour ne pas tomber dans certains travers…
La bise.
Bonjour!
Merci d’aborder ce sujet qui chez moi ressort à tout bout de champs (sans jeu de mots!)…
Mes déductions personnelles:
Dans nos contrées (il y a suffisamment longtemps pour que cela ne soit pas inscrit dans notre vécu),l’autonomie était une obligation vitale! Elle a permis de développer, grâce à l’observation des systèmes naturels,des savoirs et des stratégies entre autre la spécialisation couplée avec des échanges au sein d’un réseau proche…
Ainsi tel endroit était propice à telle culture ou activité et untel était plus doué pour telle activité alors que son « voisin » excellait pour telle autre!
Ces capacités différentes étaient complémentaires et permettait à la communauté de s’assumer dans tous ses besoins et de vivre avec bonheur dans un environnement sain, protecteur et nourricier quelque soit cet environnement!
Aujourd’hui le système a si bien fonctionné que la communauté de quelques dizaines de personnes au maximum a passé à…quelques milliards!!!!
Cette augmentation exponentielle a égaré au passage quelques nécessités vitales non matérielles mais bigrement humaines: le besoin de maîtrise, de respect, de liens, de sens et de cohérence…
N’est-ce pas ce que nous recherchons à travers la permaculture?
Mon 1er besoin est celui de la maîtrise de mon environnement proche: celui qui me nourrit, me protège et me soigne…
Donc pas de soucis, je me lance, heureuse de réapprendre le geste et le sens…
Et là, je me rends compte que je ne suis pas aussi « multiple » que mes besoins premiers me le demandent…
Et là, j’entrevois enfin, une autre nécessité oubliée: le lien, le clan!
Le clan??? oui ce petit groupe d’humains dans lequel je suis reconnu et identifié par tous (il est suffisamment petit pour le permettre!); ce petit groupe d’humains qui me reconnaît une place et une utilité pour sa bonne santé et sa survivance…
Aujourd’hui, on retrouve ce modèle sociétal à travers, les associations, les communautés, les…éco-lieux…réunis autour de projets, de valeurs communs.
et je me rends compte qu’alors l’autonomie retrouve du sens….:
ce que je fais avec passion, amour et bonheur sera reçu avec joies et respect par mes « voisins » qui appréhenderont bien mieux ce que me demande mes « productions » en me voyant les faire( temps, pénibilité, connaissances, habiletés, etc…);
il en sera de même pour moi et de cela découlera des échanges équitables et un plus grand respect (donc moins de gaspillage et de rejets!);
connaissant l’autre dans son « travail » mais aussi sa vie, je suis à même de lui proposer un coup de main ou de participer collectivement à une création ce qui nous offre un fond commun de souvenirs alimentant les liens entre les individus et renforçant le sentiment d’appartenance au groupe.
Ainsi je retrouve maîtrise, respect,lien, cohérence et sens: la plupart des peurs liées à la perte d’autonomie et aux manque de liens sociaux disparaissent offrant un regain d’énergie qui peut être mise à profit pour chanter, danser, rire et…dire merci!
En pratique:
– s’essayer à réapprendre à cultiver, construire, élever, etc…pour découvrir ce qui me passionne, donc qui je suis mais aussi mieux appréhender ces gestes et ce que cela demande réellement pour être exécuté;
-identifier mes propres besoins, ceux que je peux couvrir personnellement, ceux où j’ai besoin d’être aider et ceux auxquels je suis incapable de pourvoir et toutes mes ressources qui peuvent être utiles à d’autres pour couvrir leurs propres besoins;
-rechercher de quelle manière et avec qui je peux couvrir tous mes besoins( et offrir mes ressources) en s’ouvrant aux autres dans un esprit d’échanges et de partages, créant ainsi le lien;
– être heureux de pouvoir suivre cette route en conscience…
A vous tous, bonne route sur les chemins variés de la Vie.
Nathalie
Bonjour Benjamin,
Merci pour ton beau texte, pour ton partage. Une part de moi se retrouve dans ce que tu écris.
Je suis né dans le Limousin, à Saint Just Le Martel, pas loin donc. Actuellement je vis avec ma famille à Moscou. En attendant d’avoir le congé pour apprendre la permaculture chez toi, je serais heureux que mon fils de 9 ans soit accepté en stage cet été 2016 ? Est-ce réaliste ? Combien de temps peut-il rester apprendre ?
J’ai vu il y a quelque temps déjà une maison à louer, maison écologique, avec terrain pour expérimenter la permaculture… Cela m’a fait rêver.
Merci encore, Benjamin. Bonne journée !
Patrick
Benjamin,
D’abord, un tout grand merci pour ces partages qui contribuent à rendre ce monde meilleur et/ou, en tout cas pour ma part, à me faire avancer 🙂
Je te lis tes phrases suivantes : « … . Pas à pas, j’ai déconstruit mes croyances autour de ces sujets, en acceptant une solution qui me convenait, celle de travailler à construire la résilience de mes proches, de ma biorégion. OK d’accord, mais comment ? Eh bien pourquoi pas en observant où je pouvais être vraiment efficace pour être utile dans la création de ce nouveau paradigme… Et où pourrais-je bien être le plus efficace ? Dans ma ou mes niches, dans les activités où je ne vois pas le temps passer, où je me sens au maximum de mon pouvoir créatif, et en résonance totale avec le tout. … » et celles-ci résonnent pleinement en moi 🙂
Je trouve également que le meilleur des cadeaux que l’on puisse offrir à la vie et à la société est d’arriver à lui donner/partager le meilleur de nous-même en lui offrant ce que nous sommes vraiment 🙂 Pas toujours facile à savoir/découvrir mais tellement important et nourrissant pour chacun lorsque le cas tant cela nous permet d’être, d’une part, épanoui mais d’autre part également, par conséquence, d’en épanouir la société 🙂
Travaillons donc tous à découvrir ce que nous sommes vraiment et à en faire profiter la société le plus possible dans notre/nos » niche(s)/activité(s) » comme tu le fais par exemple Benjamin 🙂
En ce, nous serons alors en harmonie avec les éco-systèmes naturels .. principes même, si je n’me trompe, de la permaculture 🙂
Bonne recherche, travail, partage et harmonie à tous donc 🙂
Puisse tous les êtres être heureux, en paix et en harmonie avec le monde qui les entoure 🙂
Merci Benjamin pour ce partage.
Merveilleuse(s) et belle(s) vie/expériences à tous 🙂
Fabrice
Bonjour,
Je fais le choix de la permaculture il y a une bonne dizaine d’années. Je suis autonome en fruits et légumes pour toute l’année et cela me suffit. Nos poules et canes nous fournissent 90 % de notre consommation d’oeufs (nous sommes végétariennes). Habitant en zone péri-urbaine, je savais très bien que je ne pourrais jamais être 100 % autonome au niveau nourriture car je ne peux cultiver du blé, du riz, etc. Et je ne parle pas de la canne à sucre ou du cacao ! Pour le reste, que ce soit l’habillement, l’électricité, les soins médicaux, la vente de nos livres, etc; il faut être réaliste, on doit faire partie du système.
Mais, la permaculture, devenue pour nous une philosophie de vie, a changé notre façon de vivre dans de nombreux domaines. Nous essayons de faire de notre mieux dans tous les cas. Ce qui est important c’est de prendre conscience de nos actes et que ceux-ci soient en adéquation avec notre conscience, nos valeurs, nos principes et notre philosophie.
Amicalement,
Isa
les commentaires sont trier sur ce site???
Tres bon article , apres l autonomie comme tu le dis englobe l autosufficance des besoin essentiels , on peut tres bien utiliser quelques choses que l on ne considere pas comme un besoin essentiels , la est la difference entre autonomie et autarcie . Je peux tres bien utiliser un velo sans pour autant le considerer comme un besoin essentiel , vu que j ai des jambes pour me deplacer , je peux tres bien utiliser un ordinateur sans le considerer comme un besoin essentiel si cet objet venait a disparaitre de ma vie cela ne serait pas un drame . Je pense que tu parle plus d autarcie , ce qui est vraiment difficille , peut etre certain hermite y arrive en manger presque rien …. une sorte de vie de sadu.
Je pense que deja chaque personne doit definir ses besoins essentiels ainsi cela permet de voir si l autosuffisance est realisable ou pas , si on a comme besoin essentiels une voiture , un ordi …. toutes choses que l on ne peut pas fabriquer soit meme , oui cela devient compliquer , mais l autosuffisance ne veut pas dire refut de tout ce que l on ne peut fabriquer soi meme .
Voici un degrossit de ma vision , et merci de partager la tiens , tres interressant
Clovis
Salut Ben,
cette thématique est en effet importante et mérite d’être débattue. L’autonomie est un chemin mais ne serait être un but en soi.
Pour l’avoir tentée plusieurs fois, l’autonomie alimentaire est un travail à temps plein : il ne s’agit pas seulement de planter ou semer, quid de la récolte, et de la TRANSFORMATION : bocaux, confitures, pesto, sauces, lactofermentation (car il ne s’agit pas de les congeler, un bon autonomiste ne saurait dépendre du système nucléaire français). Je ne parle pas de la conception du système en amont et de la gestion des semences en aval.
On ne saurait être autonome sans animaux : quid de l’élevage, de l’abatage, de la transformation : découpage, salage, pâtés, saucisses, et autres joyeusetés.
Vous êtes autonomes en nourriture, la belle affaire vous occupe entièrement 7j/7, et c’est fini? La réalité est autre. Nombreux sont ceux qui veulent se dédouaner du système et je ne peux qu’abonder. Néanmoins, qu’on le veuille ou non, nous sommes DANS le système, et un système qui nécessite au moins un minimum d’argent. Vous êtes autonomes en nourriture mais sans un sou. Comment payer ses soins médicaux, son électricité, ses livres, son ordinateur, etc? Nous ne sommes pas des hommes des cavernes, qu’on le veuille ou non, nous sommes des humains modernes avec un minimum de besoins autres que de base. Et là l’autonomie ne fait pas tout.
Alors oui, mille fois oui, attention à l’autonomie, qui ne saurait être un but en soi mais plutôt un idéal, une voix à suivre. La fin du monde n’est pas pour tout de suite, l’univers a besoin de jardiniers mais aussi d’éducateurs, de médecins, d’informaticiens (oui j’y vais fort), de journalistes que sais-je encore?
Comme tu le dis si bien Ben, il faut trouver sa niche et changer le monde de l’intérieur, là où on sera utile, heureux et efficace.
Tout le monde n’est pas fait pour faire du potager, et c’est tant mieux!
Bonjour à tous
Pour résumer, je pense qu’il faut faire intervenir une notion d’échelle.
A l’ échelle individuelle l’autosuffisance est à proscrire, elle conduit forcément à la ruine à plus ou moins long terme.
A l’échelle planétaire c’est une obligation vitale, il n’y a pas de deuxième planète « Terre » à épuiser.
Entre les deux, il faut être autosuffisants à des degrés divers pour s’adapter au contexte, au milieu, en fonction de nos besoins et des possibilités offertes, avec un minimum d’énergie et un maximum de réflexion.
Bernard
Bonsoir à tous, Juste un rappel : ne pas confondre autarcie et autonomie. Bonne continuation à tout ceux qui sont sur le chemin de la permaculture.
Salut et merci pour ce partage.
Je pense que beaucoup de gens vivent ce genre de remise en question, trop d’un coup trop vite trop éparpillé….
Mais ça a me fait rebondir sur une chose que je ressent très fortement sur la perma, les livres, formations et autres sont très attirant, sur le papier ou a imaginer moult éléments relier ensemble mais après quand il faut mettre en place les choses cela demande beaucoup d’énergie et de constance.
Pas facile de garder ces convictions même les plus profondes….
Notre génération qui ne part de rien, qui a tout a apprendre, a réapprendre, tout a bâtir, tout a reconstruire….
L’énergie je la puise au fond de moi en me disant que d’autres n’aurons pas tant a faire , mes enfants aurons une base d’installé …..
nous somme a une époque charnière, qui demande du courage pour ne pas lâcher.
Eco hameau, ferme , maraicher, jardiner…donnons nous la possibilité de créer quelque chose de beau pour demain, maintenant.
Et puis s’assoir et regarder ce que l’on a créer de ses mains….. le bonheur….
Bonsoir ,merci Benjamin pour ta belle le son
Il voudrait que tout le monde pérenne consences mais ??????
Je suis née dans la campagne en Touré de ferme , j’ai vus met parents faire le jardin ,j’ai grandi, je continue à faire le jardin ,je suis tellement bien dans ma nature on trouve toujours le temps de s’occupe du potager et pour temps , je travaille, j’ai 2 Ânes , 1 cheval Bis merci encore monique
Bonjour Benjamin ,
L’autosuffisance est une question qui est souvent mal abordée par certains défenseurs acharnés d’une approche trop idéalisée de la permaculture. Voici quelques éléments de réflexion à ce propos:
1) La permaculture basée sur une approche holistique (pré-)suppose une évidence: la nature est partie intégrante dans tout processus d’adaptation et d’amélioration de nos pratiques. Accepter ce principe, revient à être critique vis-à-vis de certains prophètes et gurus dans ce domaine. N’a-t-on pas entendu ou lu des propos que je résume dans ces slogans : »greening the désert », « l’agrécologie peut nourrir la planète » , etc. Or, l’autosuffisance dont il devrait être question ne devrait pas être limitée à des cas de réussites individuelles…Dans des région où il ne pleut que rarement, la permaculture quelque soit l’efficacité de ses designs ne pourra pas remplacer un minimum de pluie. l faudrait donc cesser ce genre d’idéalisme (souvent prôné par des auteurs qui vivent de leurs livres et conférences et peu de la terre)
2) Si le terme permaculture désigne pour beaucoup « une agriculture permanent », il me semble que le concept doit être élargi à quelque chose comme: « cultures permanentes » (concept finalement plus « holistique): cultures humaines au sens anthropologique du terme . Sachant qu’un système permaculturel s’autorégule au bout d’un minimum d’années, comment faire adhérer des petits cultivateurs ( cas du Maroc où je vis) à un tel système sans une substantielle aide de l’ État ? Car, il faut bien que ces cultivateurs attendent les fruits (certains en l’occurrence) de leur nouvelles pratiques (permaculturelles) Bref, il y a donc un enjeu politique de développement qui nécessite, parallèlement aux stages et échanges dédiés à la permaculture, une autre forme d’engagement que ce qui se fait dans les fermes expérimentales (souvent gérées par des individus courageux mais exclus de la prise de décision communautaire)
Ces remarques critiques n’émanent pas d’un opposant à ce merveilleux élan qui consiste à vivre en harmonie dans un environnement sain . Au contraire, cela fait longtemps que je cultive mon jardin avec une profonde satisfaction (celle qui consiste à offrir un espace, ludique et généreux à mes proches) Et pourtant, mes efforts sont loin d’être couronnés par une autosuffisance pérenne….
Cordialement
Houssa
Monsieur, sachez que je partage en partie vos déduction sur l’auto-suffisance …. Entre la guerre de 1914 -18 et la guerre de 1939 – 45 ; nos arrière -arrière grand parent vivaient en grande partie en bouclant le cercle …
1.) ils se nourrissaient en presque totalité sur la ferme
2.) Il y avait une entre aide entre chaque fermier
3.) Le surplus non consommé était vendu et servait à l’achat de l’essentiel .
OÙ TOUT CELA A PRIS UNE VÉRITABLE SIGNIFICATION EN DEVENANT ESSENTIEL !!!! C’est surtout pendant la deuxième guerre mondiale … J’ai vécu cela et lorsque de la ville (pendant les grandes vacances d’été ) on m’amenait chez mes aïeux en campagne , je pouvais manger à ma fin !….
Maillons-nous !
Hahaha j’aime beaucoup votre proposition de maillage ! C’est ce que j’aimerais commencer avec mon frère et nos conjoint respectifs. Nous espérons que quand la chaîne aura nos quelques maillons, elle inspirera certains de nos proches et leur donnera le courage de se joindre à nous. Après tout, même un tout petit maillon peut être fort et tenir ensemble deux longueurs de chaînes…
mon idée de la résilience en cas de crash du système :
créer des éco-lieux où l’on produit plus ou moins ou pas, mais un peu de : légumes, de vêtements, de chaussures, de plantes médicinales, de semences, de carburant, d’outils, etc…, l’essentiel. Ces éco-lieux seraient distants de 15 km, joignable en cargo vélo et serviraient de relais pour aller plus loin. Quand toutes les surfaces émergées seront ainsi maillées, la survie de l’homo destructus sera assurée.
Merci Benjamin je vois qu’il n’y a pas de hasard. Jelis ton article au moment même où je doute du chemin que j’ai pris. Merci de partager ton experience mais surtout ouvrir ton coeur comme tu viens de le faire. J’ai envie d’ajouter un proverbe très simple connais toi toi même avant de vouloir changer le monde.
Je construis aujourd’hui une vie moins autonome et je ne me sens pas coupable en lisant ton article. Car je fais ce qui me fait vibrer tout en donnant autour de moi un exemple de vie alternatif à la société de consommation. Il n’y a pas la solution juste une multitude de solutions tant qu’elles préservent le vivant de l’extinction. Belle et lumineuse journée. Franck
Merci merci de nous livrer cette réflexion qui vient à point nommé nourrir les miennes en ce moment!:-)
Vos mots me touchent car ils expriment très justement la posture dans laquelle je me trouve: de l’autosuffisance à l’ auto référence interdépendante. Je me situe aussi davantage dans la transmission de modèles émergents et dans la co-création de systèmes locaux intégrant la biodiversité à tous les niveaux.
Continuez donc svp à partager et témoigner!
Merci pour cette réflexion. Ca fait du bien de garder les pieds sur terre, ce que je recommence à faire ces temps-ci d’ailleurs grâce à ce genre de lectures.
Salut Benjamin,
J’ai eu aussi cette volonté d’autonomie, et je me suis installé en perma-maraicher-auto-éco-construction (quel néologisme !!!) et la vie paysanne-associative m’a permit de m’en approcher sans être seul (mais alors, pas du tout 🙂
Depuis, j’ai aussi accepter de dépendre des autres pour pas mal de choses, mais j’ai quand même considérablement augmenté mon autonomie (santé, logement, connaissance, et alimentation).
Je crois aussi que augmenter son « réseau social local » c’est aussi augmenter sa résilience.
Mais, comme toi, je ne souhaite pas passé tout mon temps à produire de la nourriture, et comme je suis aussi passionné d’abeille et d’apiculture, j’ai créer un blog pour aider les débutant à poser leur première ruche dans leur jardin. Si ça t’intéresse, c’est http://www.MaPremiereRuche.com
Encore merci pour le réalisme de cet article, et ton retour d’expérience,
Jérôme BOISNEAU
C’est parfait de vouloir aider les abeilles… mais il y a beaucoup de travers dans cette action. La première est celle de favoriser la mauvaise apiculture. Celle qui favorise la création de reines, d’essaims, dans un esprit mercantile. Malheureusement ce concept est bien trop souvent présent, présent comme dans le nourrissage pour ne pas dire le gavage des abeilles, afin qu’elles puissent produire le maximum, 40 kg voire plus par ruche. Ce schéma n’est pas naturel, car sauf exception, une ruche produit naturellement sans apport de sucre raffiné, 10, 15 maxi 20 kg de miel…. du véritable miel. Il ne faut pas s’étonner que nos abeilles soient fragiles avec toutes les merdes qu’elles mangent. Les apiculteurs professionnels et responsables que je connais, n’ont pas besoin de traiter leurs ruches, ni les gaver de sucre. Certes, ils ne font pas de grosses récoltes, mais ils possèdent des colonies totalisant une décennie d’existence et peu de mortalité, sauf lorsqu’ils ont un C.. qui traite des champs avec des produits chimiques. Alors, je vous invite à faire attention en achetant du miel même sur les marchés, car vos actions risquent bien souvent de favoriser les margoulins de l’apiculture, toujours prêts à trouver de nouvelles solutions pour faire la super abeille, produire des quantités dingues de miel, etc…
Toutefois, vous pouvez toujours mettre une ruche chez vous, mais là aussi attention. Il est préférable d’apprendre avant d’induire une catastrophe chez vos voisins…. 60 000 abeilles qui sortent de la ruche pour dire bonjour à votre voisin qui utilise un rotofil, une tondeuse à la mauvaise période.. pour elles. Cela n’arrange pas les relations entre voisins, et surtout cela pouvant très mal finir.
Avec une bonne formation auprès d’un passionné, souvent vieux qui pense d’abord à ses abeilles avant son porte-monnaie, il est possible d’avoir une ruche en ville au fond de son jardin.
Bon courage à vous
Tu as raison, lors du débat suivant la projection du film « des abeilles et des hommes » un des spectateurs a posé le problème et je suis d’accord avec lui : en ponctionnant trop les ruches et en laissant de la mélasse à la place du miel on affaiblit les abeilles pour la saison suivante et leur fragilité est très vite attaquée par des pollutions ou maladies. Ça n’a pas plu à un apiculteur du coin (gérant par ailleurs d’un Biocop).
J’ai une ruche naturelle sous le sommet de ma toiture donc je les laisse tranquilles et malgré cela cette ruche a plusieurs fois périclité. A chaque fois un nouvel essaim s’est installé mais ce ne sont pas forcément des abeilles domestiques, en ce moment ce sont des abeilles sauvages plus petites et qui ont l’air de tenir le coup.
Bonjour Dominique et merci pour ces compléments de réflexion.
Pour ce qui est du sucre, je suis tout à fait d’accord avec vous. Et si, sur mon blog, je laisse la parole à des apiculteurs qui en donne « régulièrement », je ne pratique pas (et n’encourage pas) ce type de nourrissement. Cependant, quand une ruche n’a plus de quoi manger en fin d’hiver (car l’hiver peut être riche en péripéties) je préfère leur donner du candi (sucre qu’elles peuvent digérer pour survivre) plutôt que de les voir toutes mourir.
Quant au mauvais miel qu’on peut trouver même sur les marchés, depuis que j’ai des abeilles, j’ai la chance de manger le meilleur de tous les miels : le mien (ou plutôt, celui des abeilles qui vivent avec moi :-))
Et comme il ne passe pas en centrifugeuse, il a vraiment un gout exceptionnel (bon, OK, je ne suis pas très objectif …)
Mais, si les abeilles produisent du miel, c’est pour nourrir leur essaim. Il faut donc leur laisser la quantité nécessaire pour passer l’hiver et ne prélever que l’excédent, en les remerciant. Les nourrir avec autre chose que du miel c’est un peu comme si nous, nous passions l’hiver au pain sec et à l’eau?
Bien d’accord avec vous Bernard. C’est pour ça que je précise que, contrairement à pas mal d’apiculteurs pro, je ne nourri que pour sauver une colonie.
Exemple : en juin dernier, je récupère un essaim sauvage. Je le met dans une ruche, chez moi. Il s’installe très vite et bâti des rayons de cire bien remplies, mais l’été arrive et est très sec. Donc peu de nectar (donc pas de miel à stocker). A l’automne, elle arrivaient juste à se nourrir sans trop taper dans leurs réserves. Puis est venu « l’hiver », tellement doux qu’elles n’ont pas hiverné (se mettre en grappe, à l’intérieur de la ruche pour se tenir chaud, sans pondre et en consommant peu de miel). Au contraire, elles sortaient, mais ne ramenaient rien à la ruche, car même si le temps étaient printanier, le nectar était rare. Du coup, début janvier elles n’avaient plus de tout de miel.
Évidemment, à aucun moment je n’en avait prélevé.
C’est dans des moments comme celui-ci qu’il faut donc choisir entre les laissé mourir de faim, ou leur donner du candi, pour qu’elles puissent survivre jusqu’au printemps.
Cependant, depuis que j’ai commencé à interviewer des apiculteur sur mon blog, je me rend compte que peu d’entre eux ont ce type d’approche. Mais vous pouvez lire celui-ci qui s’en rapproche le plus : mapremiereruche.com/interview-7-comment-frederic-gere-ses-60-ruches-entre-plaine-et-haute-montagne/
Bonne lecture 🙂 et à bientôt
Bonjour à tous,
Jérôme et Jean Daniel, merci pour vos réactions. Dans la nature, les abeilles vivent sans nous, sans problème de varroa, ni nourrissage. Lors d’une visite chez un ami apiculteur professionnel, j’ai été étonné par le faite qu’il ne pratiquait pas le nourrissage. Sa réponse a été simple « pourquoi participer à faire perdurer une colonie qui n’est pas en mesure de survivre sans mon aide » ? Pourquoi, interférer contre une loi naturelle ? Celle de la sélection naturelle qui fait que les abeilles sont encore là, après 80 millions d’années. Elles disparaitront surement à cause de l’homme, encore que l’homme risque peut être de disparaitre avant elles
Pour en revenir à mon ami, il possède des colonies qui ont 10 à 11 années, avec une perte de 3%, il ne nourrit pas, ne traite pas. Certes, il est dans un coin assez préservé. Il ne fait pas de grosse récolte, il ne tire pas sur ses ruches en retirant trop à la miellée, puis ajout de sucre pour refaire les stocks hivernales.
Concernant la récolte sans centrifuge, je pense que c’est la meilleure solution, car les richesses du miel, sont dans les enzymes qui sont très fragiles : soit aux brassages, à la température, et au temps. Un miel classiquement réalisé comme pour la majorité des miels, n’apportent qu’un gout sucré sans les propriétés d’un miel sauvage.
Alors oui, revenons aux connaissances ancestrales qui permettait aux ruraux d’avoir des ruches et surtout laissons la nature faire les choses. Pour les abeilles, les protecteurs sont trop souvent les destructeurs de celles-ci pour des raisons cupides.
Pour ceux intéressés par une apiculture responsable, lire le livre accessible gratuitement sur internet, de l’abbé Warré.
Bien à tous