Retrouvez en vidéo le témoignage de Catherine et Alain, membres des formations permaculture de PermacultureDesign. Ils nous présentent leur lieu de vie et de travail qu’ils aménagent en permaculture petit à petit avec notamment la création d’une forêt jardin en lieu et place d’un ancien potager traditionnel !
Un grand merci à Catherine et Alain pour leur bonne humeur, leur accueil sympathique et la visite guidée de leur petit coin de paradis 😉 !
Cette vidéo a été tournée au printemps 2019.
Retrouver la campagne et la nature, loin de l’urbanisation galopante !
Catherine : On se rend compte que finalement la nature elle est facile : il faut juste lui donner un petit coup de main, lui dire « bon allez, on te plante un nouveau, il est tout gentil, essaye de ne pas trop lui marcher dessus », et voilà ! La permaculture, c’est vraiment une notion qui se trouve en accord avec notre philosophie de vie.
Avec Alain, mon mari, et Ferreol, mon fils le plus jeune, on habite ici depuis 6 ans, depuis 2013. On a choisi la Dordogne et Audrix parce qu’on cherchait des bâtis pour nos activités, et un grand terrain parce qu’à l’époque, on habitait dans le Var dans une maison qui était encore en pleine campagne il y a 30 ans, et qui maintenant est en pleine ville. Un matin, on s’est réveillés en se disant « Non, ce n’est pas ça qu’on voulait ! ». On voulait vivre à la campagne, écouter les oiseaux, avoir des arbres autour de nous, et on n’avait plus tout ça.
Une terre agricole tassée et fatiguée à réhabiliter
Donc on est partis avec nos bêtes, le chien, les chats, les ânes, tout le monde ! On est arrivés en Dordogne, et on a récupéré ce corps de ferme qui a beaucoup de bâti : trois maisons, quatre hangars sur huit hectares de terrain, sans compter deux autres hectares ailleurs dans le village. C’était à restaurer, mais il y avait une partie habitable pour le début. Il a fallu restaurer un séchoir à tabac pour accueillir mon activité de location de costumes.
On s’est rendu compte, quand on est arrivés, que gérer les 8 hectares, c’était complexe. D’autant plus que c’est une vieille ferme qui a servi pour l’élevage de vaches. Il y avait beaucoup de vaches : on a donc la stabulation qui est énorme, un bac à lisier, très gros lui aussi – on entend les crapauds d’ailleurs, c’est le bac à lisier qu’on a transformé en grand bassin.
On a le vieux potager aussi. Mais ça ne fonctionnait pas très bien, parce que les terres étaient fatiguées, elles ont été beaucoup traitées par l’ancien propriétaire.
Et puis les vaches étaient nombreuses, donc il y avait eu beaucoup de piétinements : toutes ces choses qui ont fait que le terrain était un peu fatigué, qu’il y avait beaucoup de plantes difficiles à gérer, des champs entiers de daturas, de très gros chardons de 2 m de haut… Il a fallu trouver des solutions pour gérer ça au mieux. Au début on a essayé de faucher pour essayer de s’y retrouver, et puis on avait envie d’avoir un potager. Mais on avait beaucoup de travail, ça n’était pas simple.
Le déclic avec la découverte de la permaculture
Les habitants du village sont globalement très écolo et ils ont commencé à nous parler de permaculture. Il y avait une communauté dans le coin qui faisait de la permaculture, donc on est allés voir ce qu’ils faisaient, et on s’est dit ah, c’est intéressant ! Ils nous ont d’ailleurs donné de la consoude. Puis petit à petit, on s’est intéressés, sur internet… Et on est tombés sur votre site de formation. On avait besoin d’une structure, d’une procédure à suivre, alors on s’est lancés !
On a commencé par le potager 3P et par faire un jardin-forêt de l’ancien potager, comme il y avait déjà beaucoup de fruitiers dessus. C’est ce qu’on a fait, on en est là pour l’instant, et on est bien contents, ça marche bien !
Là on a l’ancien bac à lisier qu’on a transformé en bassin. Pour l’instant le bassin nous sert de mulch : étant donné qu’il était plein d’azote, même si on l’a vidé et nettoyé – il fait trois mètres de profondeur et quinze mètres par 10 – les plantes sont devenues très luxuriantes. Le problème c’est qu’elles prennent toute la place ! Donc maintenant, il faut qu’on les retire en grande partie. Comme c’est un bon mulch, c’est à ça qu’elles nous servent.
On a trois près différents pour nos ânes.
Ici il y a l’ancien corps de ferme, ici l’ancienne étable, transformée en habitation avec un « appendice ». Là on a un ancien séchoir à tabac en pierres, dont on a fait une salle de danse. Puis après, on a un pigeonnier : dans la région, les pigeonniers étaient le lot des riches propriétaires.
Et puis on a la grande maison, qu’on est en train de restaurer et qui sera notre future grande maison.
Voilà !
Créer une forêt jardin en lieu et place de l’ancien potager
A l’endroit de l’ancien potager, on voit encore les artichauts qui datent de l’ancien propriétaire. Il avait planté aussi trois cerisiers, cinq pruniers, deux figuiers, et douze vignes, tout ça serré dans ce petit espace. Il avait en plus son potager de légumes.
Donc quand on est arrivés, cette pauvre terre était perdue ! On n’arrivait rien à faire pousser, quand on plantait quelque chose, ça ne prenait pas, c’était catastrophique ! On faisait un potager à l’ancienne, en arrachant les herbes… On pensait faire comme il faut, comme on avait appris, et ça ne marchait pas. Alors quand on nous a dit qu’en permaculture ça fonctionnait différemment on a été intéressés. On a d’abord essayé tout seul, mais je pense qu’on ne s’y prenait pas très bien, et peut-être pas au bon endroit aussi.
Commencer petit en installant une première guilde autour d’un kaki
On a décidé de garder cet espace, d’en faire un jardin forêt. On avait un kaki que nous avions planté, parce que mon mari est fou de kakis. On a commencé à planter sa guilde autour de lui. On avait déjà quelques fraisiers dans ce potager. On les a laissées libres finalement, et je me rends compte que depuis qu’on ne désherbe plus, on a une production de fraises plus importante. Au lieu de s’étaler, les fraisiers montent très haut, et ça crée une espèce de petite canopée de feuilles de fraisiers entre les graminées je pense que ça les protège plus ou moins des limaces… En tous cas elles ne sont pas pareilles que quand on s’en occupait différemment.
Donc l’oseille et les fraises sont restées de l’ancien propriétaire, et on a ajouté la sauge, la menthe, d’autres fraisiers… Les vignes sont au fond, on a planté quelques framboisiers. La consoude a bien pris parce qu’on nous l’avait donnée les premières années. Ici on voit le poirier, là de petits arbustes qui vont faire une espèce de haie. Un cornouiller, un saule…
Le saule va me servir pour faire des paniers – en effet j’ai eu la chance d’apprendre à tisser des paniers en osier avec un vieux berger quand j’étais adolescente. On coupait à l’automne les branches, on récupérait tous les rameaux longs et fins, on faisait une grande botte qu’on rangeait dans le lavoir du village et où on prenait au fur et à mesure pendant l’hiver pour faire les paniers pendant les veillées.
On a moins de chevreuils aussi depuis qu’on fonctionne en permaculture. Ils ont moins tendance à venir manger les rosiers, le kaki, et les autres plantes… Ici on a mis des myrtilles : et je vois qu’ils ne les ont pas mangées cette année alors que celles que j’avais plantées dans le potager, ils les avaient mangées !
On a mis un mimosa parce que ça nous rappelle un peu le Var, j’espère qu’il va tenir, parce que ça craint la neige… On verra bien.
Puis une partie de la guilde du pêcher…
On a encore un morceau de forêt jardin ici, qui rejoindra l’autre après, et comme on avait deux pêchers, on a refait une petite guilde pour les pêchers. On a mis des fraisiers.
Ici on a les plants d’origan qui n’ont pas l’air de souffrir d’être écrasés… Dans le temps on aurait tout désherbé autour pour qu’on le voit bien et qu’il pousse bien : parce qu’on nous disait, que les autres plantes autour pouvaient lui prendre la lumière. Mais en fait on n’a pas besoin de désherber, ça va très bien comme ça. Et alors je suis très fière parce que c’est la première fois que j’arrive à avoir des petits pois !
Un jardinage plus naturel et moins chronophage avec la permaculture
Je n’ai jamais aimé les jardins à la française, j’ai toujours préféré les jardins à l’anglaise parce que je trouvais que c’était plus naturel, plus joli… Le jardin à la française, on a l’impression qu’on est toujours en train de forcer la nature. C’est moins notre truc, nous on est très libres, on aime bien laisser la liberté aux gens, aux animaux…
Alain : Il y a un point qui nous a beaucoup intéressés dans la permaculture : c’est qu’on est toujours très pris dans nos activités, et pour nous ça a été une révélation de comprendre que finalement on pouvait faire de la culture naturelle en y passant beaucoup moins de temps.
Pour nous, au début, ça n’a pas été très facile parce qu’on avait des arbres qui étaient déjà plantés, et il a fallu jongler entre les différentes guildes. Ce n’était pas évident, surtout qu’on a quand même beaucoup d’arbres dans un espace restreint…
Dans un premier temps on a pris toutes les plantes des guildes qu’on a pu trouver dans le commerce pour faire ces plantations. Et puis l’année prochaine, je pense qu’on va essayer d’étendre à l’ensemble de la zone, puisqu’on aura déjà plus fini les travaux de cet endroit-là. On pourra vraiment faire une zone complète qui fera dans les 300-400 mètres carrés de jardin forêt.
Ici, sous la stabulation, on a un projet de musée du jouet. On voudrait planter un jardin à jouets à partir de végétaux et on voudrait que ça ait un côté pédagogique. Il y aura des jeux par exemple où la texture sera importante, les senteurs… Peut-être marcher nu-pieds sur des sols un peu différents… C’est un peu tout ça qu’on voudrait mettre en place !
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Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.